A Nantes, des patrons manifestent pour demander l'arrêt du "blocage de l'économie"

© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
150 chefs d'entreprises ou commerçants se sont rassemblés vendredi pour défendre leur droit à travailler, en dépit des grèves contre la loi Travail.

Environ 150 commerçants, chefs d'entreprises et représentants d'organisations patronales se sont rassemblés vendredi devant la préfecture de Loire-Atlantique pour demander l'arrêt du "blocage de l'économie et de l'emploi" dans le cadre de la mobilisation contre la loi Travail. 

"Liberté de circuler, de travailler" ou "La majorité silencieuse en colère : CGT moins de 3% des travailleurs, 100% des nuisances", proclamaient quelques pancartes brandies par les manifestants, réunis à l'appel de plusieurs organisations patronales, dont le Medef de Loire-Atlantique, de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nantes/Saint-Nazaire, ou de l'association des commerçants du centre-ville de Nantes, "Plein centre".

>> Projet de loi El Khomri : ce qu'il pourrait changer pour les salariés, à lire ici

Contre la loi Travail, eux aussi. Une délégation a été reçue par le préfet de Loire-Atlantique, auquel a été demandé de mettre fin au blocage des dépôts de carburant et des activités portuaires, qui "se traduit d'ores et déjà par des pertes d'activité qui ne seront pas sans conséquence sur l'emploi", déplorent ces organisations, réseaux et associations d'entreprises. "On est quasiment tous contre la loi Travail. Mais on est légaliste. Il faut permettre aux gens de travailler. Une petite reprise s'amorce depuis deux ou trois mois dans le bâtiment, et on va commencer à perdre du chiffre d'affaires la semaine prochaine si les blocages perdurent", a assuré Pierre Briodeau, adhérent à la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

Une perte d'activité importante. "Une instance de suivi va être mise en place pour observer l'état de santé de nos entreprises et notamment leurs problèmes de trésorerie", a indiqué le président de la CCI, Jean-François Gendron, à sa sortie de la réunion avec le préfet. Les commerçants du centre-ville, venus "exprimer leur ras-le-bol" des dégradations matérielles commises en marge de manifestations contre la loi Travail, doivent également se réunir la semaine prochaine pour "recenser les dégâts et les pertes", en vue d'une indemnisation, selon Jean-François Gendron. "Depuis le début des manifestations, il y a deux mois et demi, les clients ne viennent plus en centre-ville, les employés viennent travailler la boule au ventre. Dans ma pharmacie, à chaque manifestation, j'ai une perte d'activité de 40%. Je devais créer deux CDI cette année, mais je suis en stand-by car je n'ai aucune visibilité à court terme", a témoigné Teddy Robert.