Des habitants d'Aubervilliers dénoncent l'insécurité régnant au quotidien dans leur quartier. (Photo d'illustration.) 1:38
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Jean-Jacques Héry, édité par Antoine Terrel
La mairie d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, a dû faire appel à une société privée pour l'aider à assurer la sécurité dans une résidence HLM de la ville, où les habitants dénonçaient une forte insécurité. Une solution efficace selon les habitants, mais qui est trop coûteuse pour durer.
REPORTAGE

Alors que le gouvernement a tenté de passer à l'offensive sur le thème de la sécurité ces dernières semaines, le Premier ministre Jean Castex a défendu le bilan de l'exécutif en la matière dans les colonnes du Parisien, rappelant que 10.000 postes de policiers et de gendarmes auront été créés au cours du quinquennat. Mais sur le terrain, ces renforts ne sont pas toujours perceptibles, comme à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, où une société privée a été appelée à la rescousse pour protéger les 1.500 habitants d'une résidence HLM.

"Des gens qui se faisaient agresser"

Depuis quatre mois, les agents de cette société y surveillent donc le parking souterrain, où règne un climat d'insécurité latent. Dans ce souterrain, plus de 300 box se succèdent sur deux niveaux. Et jusque récemment, les habitants y descendaient la boule au ventre. "J'étais obligé de me lever parfois à 5 heures du matin pour accompagner ma petite sœur chercher sa voiture", raconte un habitant. La peur de faire une mauvaise rencontre était omniprésente, dans un lieu décrit comme la cour des miracles, avec "de la prostitution, des drogués, etc..." "Ils traînaient, fumaient ici et là il, il y a en qui vendent des bidons de gazole", décrit une autre habitante.

"Il y avait des gens qui se faisaient agresser. Il y a deux ou trois ans, l'ancienne gardienne s'est faite agresser par des toxicomanes", assure de son côté une autre personne du quartier. Régulièrement, les boxes étaient fracturés et cambriolés dans l'indifférence générale, regrettent les habitants. Mais il y a du mieux depuis l'arrivée des agents de sécurité il y a quatre mois, reconnaissent-ils. "Il faut continuer, il ne faut pas s'arrêter là. Que ce soit privé ou public, peu importe, à partir du moment où le travail est fait", dit l'un d'eux. 

Une solution trop coûteuse pour durer

Mais cette solution ne peut pas être pérenne, explique la maire de la ville Karine Franclet, car elle revient trop cher pour l'OPH, le bailleur social. "Plus de 30.000 euros par mois, on ne peut pas supporter un tel coût. Ce n'est pas normal qu'on soit obligé d'avoir recours à une société privée pour rétablir un ordre public. On a vraiment besoin d'avoir plus de moyens au niveau de l'Etat", réclame-t-elle. 

En parallèle, des travaux ont lieu pour sécuriser les portes d'accès au parking et rendre beaucoup plus difficiles les intrusions.