Vidéos : Merah avait-il fait des copies ?

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avec Didier François et Caroline Delage, correspondante d'Europe 1 à Jérusalem , modifié à
"Soulagées" du choix d'Al-Jazira, les familles des victimes craignent toutefois des fuites.

Voir mourir son fils une seconde fois. La mère de l'un des militaires froidement abattu par Mohamed Merah s'est dite "soulagée" de ne pas voir Al-Jazira diffuser les images filmées par le tueur.

Mais cette première – petite – victoire des familles des victimes n'est cependant pas suffisante. Toutes ont témoigné mardi leur crainte de voir la vidéo de 25 minutes fuiter.

Merah aurait "tout gagné"

"C'est tellement facile aujourd'hui de dupliquer une vidéo que je crains qu'il y ait une copie", a confié à la correspondante d'Europe 1 à Jérusalem Samuel Sandler, père et grand-père de trois victimes de la tuerie de l'école juive d'Ozar Hatorah. "Je ne sais pas comment on peut éviter sa diffusion, mais j'ai tout de même confiance en les autorités. Si on a un peu de décence, on ne diffuse ni ne regarde cette vidéo", a-t-il ajouté.

"Que quelqu'un se mette à la place de la mère. Ça détruirait tout le monde", s'est élevé Marc Alloul, un parent d'une autre victime, interrogé par Le Parisien. "On craint toujours que les images sortent", a-t-il ajouté, affirmant qu'"il ne fallait pas avoir de cœur pour diffuser ces images". "Si ça se produisait, Mohamed Merah aurait "tout gagné".

Zied Tarrouche, chef d'Al-Jazira à Paris qui a reçu une copie du film parle de "choses horribles". "On voit les attaques perpétrées à Toulouse et Montauban. Il y a un mixage de musiques, chants religieux, lectures, récitals de versets coraniques ainsi que des coups de feu des cris et la voix du tireur", témoigne-t-il. Une source proche de l'enquête qui a aussi pu visionner le film fait état sur 20minutes.fr d'un "montage très, très propre".

"L'Unité nationale" réclamée

Contacté par Europe 1, le cousin du soldat Imad Ibn Ziaten parle d'"un fou, d'un inculte, qui ne doit pas être considéré comme un martyr de l'islam". "Il ne faut pas oublier que cet assassin a tué des musulmans alors qu'il se disait musulman", a souligné Mehdi Ferouache.

"Dans ma famille, nous sommes musulmans pratiquants et nous aimons la République. Il ne faut pas qu'il y ait d'amalgame", a ajouté le cousin du soldat, qui réclame "l'unité nationale et de toutes les confessions". Un message de paix partagé par toutes les familles de victimes, en plus de leur douleur commune.