"Une logique de prise de territoire"

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Franck Douchy, patron de la lutte contre le crime organisé, analyse les nouveaux criminels.

Entre la libération d’un otage près de Marseille le matin, et la fusillade d’Aulnay-sous-Bois dans la soirée, la journée de mardi a été riche en événements policiers. Avec, dans ces deux affaires pourtant différentes, un dénominateur commun : le profil des malfaiteurs. Il s’agit dans les deux cas de jeunes des cités, ayant l’ambition de s’installer au sommet de la hiérarchie criminelle.

"On a affaire à des plus jeunes malfaiteurs qui n’ont pas le cursus des anciens, qui ont brûlé les étapes, et qui ne mesurent pas forcément tous les risques qu’ils prennent lorsqu’ils se lancent dans une opération folle", analyse Franck Douchy, commissaire divisionnaire et chef de l’office centrale de lutte contre le crime organisé, sur Europe 1. "Ce banditisme de cité a la particularité de vouloir prendre la place de ceux qu’on a arrêtés précédemment."

Regardez l'interview de Franck Douchy :

"Beaucoup plus imprévisibles"

Le policier prend l’exemple marseillais. "Au mois de juin, la direction centrale de la police judiciaire et la PJ marseillaise, à l’issue d’une très longue enquête, ont mis hors d’état de nuire le clan corso-marseillais qui tenait Marseille depuis plusieurs années", raconte-t-il. "Mais derrière, il y a les jeunes émergents des cités qui ont cru pouvoir prendre leur place et se sont lancés dans une logique de prise de territoire, peut-être un peu au-delà de leurs possibilités et de leurs moyens."

Et si ces nouveaux criminels, plus imprudents, moins réfléchis, peuvent être plus faciles à appréhender, il y aussi le revers de la médaille. "Ils sont plus jeunes, on les connaît moins, ils sont beaucoup plus imprévisibles", admet Franck Douchy. "Du coup, on manque de repères."