Typhaine victime d'un "pacte maudit"

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avec AFP , modifié à
La mère et le beau-père de la fillette ont été condamnés vendredi à 30 ans de prison.

La condamnation. Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot ont été condamnés vendredi par la cour d'assises du Nord à trente ans de réclusion criminelle. Cette peine est assortie d'une période de sûreté de vingt ans. Les jurés ont donc suivi le réquisitoire de l'avocat général qui avait dénoncé le "pacte maudit" de la mère de la fillette et de son beau-père.

Une volonté de tuer. Anne-Sophie Faucheur et Nicolas Willot sont "indissolublement liés" après avoir signé "un pacte maudit pour la souffrance de cette gamine, le bouc émissaire dont il faut se débarrasser", a clamé l'avocat général, Luc Frémiot, pendant son réquisitoire. Évoquant les nombreux sévices infligés pendant des semaines à la fillette, devenue un "pantin disloqué", il a dit se trouver "face à de véritables actes de torture", de la part d'un couple dont la volonté de tuer ne fait pas de doute, selon lui.

"La volonté homicide, elle est là, elle est inévitable. A qui veut-on faire croire qu'une enfant de 5 ans, quand on la prive de manger, quand on la frappe, à qui veut-on faire croire" que la mort n'est pas inévitable, a lancé l'avocat général à Anne-Sophie Faucheur, qui a gardé les yeux baissés pendant tout le réquisitoire. "Et vous pensez qu'ils n'ont pas vu les dérives ? Une enfant dans cet état-là, vous pensez qu'on ne les voit pas ? Et on continue à la frapper, on va chausser ses chaussures pour que ce soit plus dur, et tenez-la bien, Monsieur Willot !", a-t-il tonné en s'adressant aux jurés.

Un "monstre" qui cache "un visage humain". Citant en préambule de sa plaidoirie Robert Badinter, qui "a défendu des hommes qui encourent la peine de mort", l'avocate d'Anne-Sophie Faucheur a quant à elle tenté de défendre "un monstre, la barbarie. Mais derrière la barbarie, il y a toujours un visage humain, c'est le paradoxe d'un procès pénal". "Oui, l'acte est monstrueux, mais le monstre que vous avez à juger cache aussi un coeur de femme", mère de trois enfants à l'âge de 22 ans qui a eu une enfance violente, a plaidé Me Lejeune.

"Typhaine ne méritait pas ça". Anne-Sophie Faucheur a été la dernière à prendre la parole avant que le jury se retire pour délibérer. "Ce que j'ai fait est impardonnable, c'est pourquoi je ne demande pas pardon aux familles. Typhaine ne méritait pas ça", a déclaré la jeune femme âgée de 26 ans aujourd'hui, fébrile dans le box des accusés. Son ancien concubin, Nicolas Willot, lui, n'a pas souhaité s'exprimer.