Toujours pas de solution pour SeaFrance

Thierry Mariani, le ministre des Transports, n'a pas réussi à décrocher un accord lors de la réunion.
Thierry Mariani, le ministre des Transports, n'a pas réussi à décrocher un accord lors de la réunion.
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avec Carole Ferry , modifié à
Le gouvernement a demandé un "business plan" aux représentants du projet.

Les syndicats espéraient trouver une solution miracle mais c'est un constat d'échec. Jeudi, les syndicats et le gouvernement, n'ont pas trouvé d'accord pour sauver la compagnie de ferries transmanche, SeaFrance. Les salariés refusent toujours d'investir leurs indemnités de licenciement pour racheter leur entreprise. Ils n'acceptent pas non plus la proposition de reclassement, proposée par la SNCF.

Les acteurs du dossier s'étaient donnés rendez vous vers 11h30 au ministère des Transports avec Thierry Mariani, le ministre en charge du dossier, ainsi que les représentants du projet de coopérative ouvrière (Scop) pour SeaFrance. Des représentants de la SNCF, la maison mère de la compagnie, étaient également présents.

"Ils veulent liquider l'entreprise"

Aucun accord n'a pu être trouvé et l'entreprise SeaFrance s'enfonce donc un peu plus dans la crise. Le sort de la société, qui emploie 880 salariés en CDI et a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite d'activité, reste en effet incertain. Les salariés en appellent désormais directement au président Nicolas Sarkozy pour trouver une solution.

De son côté, le gouvernement a demandé aux représentants du projet de Scop de fournir pour vendredi soir un  "business plan". "Nous attendons le business plan de l'équipe qui doit porter la coopérative ouvrière", a déclaré jeudi Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie et des Transports à l'issue de la réunion.

Les syndicats sont inquiets. "Je suis atterré. Nous avions demandé à Nicolas Sarkozy de faire une vraie table ronde. Nous allons refaire d'ici demain soir (vendredi) un appel au président. Ils veulent liquider l'entreprise, démolir l'entreprise, et il faudrait la rebâtir", a déclaré Didier Cappelle, secrétaire général CFDT du syndicat maritime Nord.

Il manque 50 millions d'euros

Une une seule offre de reprise a été déposée, celle de la Scop, défendue par le syndicat CFDT, majoritaire chez SeaFrance. Le dossier de la Scop doit être rendu vendredi soir, avant une audience lundi devant le tribunal de commerce de Paris. Le problème est qu'il manque à la Scop 50 millions d'euros pour financer son projet de reprise par les salariés.

Nicolas Sarkozy avait proposé un montage financier dans lequel la SNCF apporterait son aide via le versement d'indemnités exceptionnelles aux salariés pour leur permettre de les réinjecter dans la coopérative. Il a aussi proposé que la SNCF rachète les bateaux afin de les relouer par la suite pour une somme modique à la Scop. Mais mercredi, les artisans du projet de la Scop ont jugé le plan "pas faisable (...) en raison de l'insécurité juridique qu'elle engendre".

Les pratiques douteuses de la CFDT

Cette négociation s'effectue dans un climat tendu entre salariés et les représentants du personnel. La CFDT maritime, le syndicat majoritaire de SeaFrance, est la cible de critiques pour ces pratiques douteuses. Comme le révélait jeudi Europe 1, plusieurs salariés auraient été soumis à des intimidations et des violences venant des leaders syndicaux. L'enquête complète est à lire ici.