Tapie : le patron d'Orange chez les juges

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avec AFP
En juin dernier, il avait été mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans l'affaire de l'arbitrage Tapie.

Le patron d'Orange Stéphane Richard était entendu vendredi matin par les juges financiers qui l'ont mis en examen le 12 juin pour escroquerie en bande organisée dans l'affaire de l'arbitrage Tapie, a-t-on appris dans son entourage. Ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l'Economie, Stéphane Richard est soupçonné par les juges financiers d'avoir caché des informations à sa ministre de tutelle avant qu'elle ne donne son aval à la solution de l'arbitrage pour mettre un terme au conflit entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais sur la vente d'Adidas.

Il s'agit de sa première audition au fond depuis sa mise en examen pour escroquerie en bande organisée. Stéphane Richard, qui brigue sa propre succession à la tête d'Orange, juge cette incrimination "infamante". Il a annoncé qu'il allait contester sa mise en examen devant la chambre de l'instruction.  Outre Stéphane Richard, quatre personnes sont poursuivies du même chef dans ce dossier: Bernard Tapie, son avocat Maurice Lantourne, le juge-arbitre Pierre Estoup et Jean-François Rocchi, patron à l'époque du CDR, la structure chargée de gérer l'héritage du Lyonnais.  Ministre à l'époque, Christine Lagarde fait l'objet d'une enquête distincte de la Cour de Justice de la République (CJR) qui l'avait placée fin mai sous le statut intermédiaire de témoin assisté.
Stéphane Richard conteste avoir eu tout rôle décisionnaire dans la décision d'aller à l'arbitrage, ainsi que tout usage frauduleux de la "griffe", ce paraphe tout prêt d'un ministre, utilisé pour valider des décisions en son nom. Il nie également avoir dissimulé à Christine Lagarde des informations qui auraient pu la dissuader d'aller à l'arbitrage.

La sentence arbitrale, prononcée en juillet 2008, avait mis fin à un long conflit entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie sur la vente d'Adidas, octroyant à l'homme d'affaires 403 millions d'euros d'indemnités, dont 45 au titre du préjudice moral.