Sida : doit-on tous faire le test ?

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Un rapport de la Haute autorité de santé préconise un dépistage généralisé, mais qui resterait volontaire, du sida.

Les campagnes de prévention le martèlent depuis des années : en cas de rapports non protégés et au moindre doute, il faut faire un test pour être certain de ne pas avoir été contaminé par le sida. Un réflexe aujourd’hui insuffisant pour bien lutter contre le virus ? La Haute autorité de santé, dans un rapport dévoilé mercredi par Libération, préconise désormais un dépistage généralisé "de la population française de 15 à 70 ans", sans prescription médicale et plus facile d’accès. Mais en maintenant un principe de base : celui du volontariat.

Le constat de départ tient en un chiffre : 40.000 personnes seraient séropositives sans le savoir en France, soit un quart des malades. On dépiste en fait beaucoup, mais mal. La Haute autorité de santé, dont le rôle est notamment "d’évaluer scientifiquement l’intérêt médical des médicaments et des dispositifs médicaux", rappelle que 5 millions de tests ont été réalisés en 2007, ce qui fait de la France le deuxième pays en terme de dépistage. Mais dans le même temps, 47% des personnes dépistées entre 1997 et 2005 l’ont été trop tard.

Parmi ceux qui échappent le plus à ce dépistage, se trouvent les personnes de plus de 40 ans, d'origine étrangère ou contaminées par voie hétérosexuelle. Les tests ne deviendraient pas obligatoires. Mais les contrôles pourraient être renforcés pour certains "groupes à risques". Parmi eux : les homosexuels, les consommateurs de drogue, les hétérosexuels qui ont de multiples partenaires mais aussi les habitants de Guyane, territoire le plus touché par le sida.

Un dépistage généralisé doit reposer sur "une responsabilisation du citoyen", a commenté mercredi Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine 2008. Or, "on se responsabilise si on vous explique les choses", a-t-elle conclu.