Retraites des femmes : la pression monte

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avec Aurélie Herbemont , modifié à
Le gouvernement refuse de modifier ce point du texte, pourtant décrié au sein même de l’UMP.

Eric Woerth n’a fait aucune promesse concrète. Invité jeudi soir du journal de France 2, le ministre du Travail a seulement indiqué que le gouvernement allait "continuer à réfléchir" à la question de la retraite des femmes. Mais la pression se fait de plus en plus forte sur ce point particulièrement sensible de la réforme.

Y compris à droite, des voix critiques se font désormais entendre. Réunies à Biarritz pour les journées parlementaires, plusieurs députées UMP ont demandé sans détour au gouvernement de faire marche arrière. "Attention aux femmes, 53% de l’électorat s’il faut parler aussi en terme électoral", a même lancé Françoise de Panafieu.

"La double peine"

"Les femmes, c’est la double peine. Comme on a des rémunérations plus faibles, on a des retraites plus faibles. Moi j’aurais souhaité que les femmes, qui ont trois enfants et plus, puissent avoir une retraite sans décote à l’âge de 65 ans. Pour le gouvernement, les 67 ans, c’est une digue. J’aurais aimé qu’il ouvre une petite brèche", a argumenté sa collègue Chantal Brunel, au micro d’Europe 1.

Selon les statistiques officielles, une retraitée du privé touche en moyenne 825 euros quand un homme reçoit environ 1.400 euros. C’est la conséquence directe de carrières discontinues, pour élever les enfants notamment, de temps partiel ou de salaires inférieurs.

Bataille en vue au Sénat

Pour le gouvernement, il faut combattre en priorité ces différences salariales. Les opposants à ce point de la réforme estiment qu’elle ne va faire qu’accroître les inégalités, l’allongement de la durée de cotisation pénalisant les femmes plus encore que les hommes.

Eric Woerth, comme le secrétaire d’Etat Laurent Wauquiez, ont laissé entendre que la question pourrait finalement être tranchée dans l’enceinte du Sénat, grâce au jeu des amendements. "J’ai eu l’occasion de voir certains de mes collègues sénateurs qui me disent qu'il faut avancer sur la question des femmes", a prévenu la députée UMP Marie-Jo Zimmermann.