Renault : deux rapports sur l'affaire (E1)

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Deux rapports vont être remis vendredi à la hiérarchie de Renault. Ils révèlent les chaînes de responsabilité dans l'affaire d'espionnage qui a secoué le groupe automobile. Selon les informations d'Europe 1, le premier rapport fait le film très précis du fiasco depuis la lettre du corbeau en août 2010 jusqu'au licenciement des trois cadres, le 12 janvier dernier, tandis que le second établit les dysfonctionnements dans cette affaire et fait des propositions pour "une meilleure gouvernance".

Il apparaît dans ces rapports que le service de sécurité de Renault était un "Etat dans l'Etat" qui rendait compte directement à Carlos Ghosn ou Patrick Pelata sans passer par le service juridique ou le secrétaire général. En conséquence, aucun garde-fou n'a pu être mis en place pour contester les méthodes parfois illégales utilisées pour obtenir des informations telles que les écoutes téléphoniques, la surveillance des mails, ou le contrôle des mouvements sur les comptes en banque. Autant de méthodes qui ne peuvent pas être transmises à la justice.

A priori, aucun dirigeant n'est désigné directement dans ces documents mais ce sera justement aux administrateurs, qui selon nos informations se réuniront lundi midi pour un conseil d'administration extraordinaire, de dire qui doit partir après cette affaire. On sait que les deux représentants de l'Etat qui siègent ont pour mandat de s'appuyer sur ces rapports pour faire tomber des têtes importantes de Renault.