Relations parents-professeurs : "Il n’y a plus de discussion"

Stéphanie Valmaggia-Desmaison, ancienne directrice d'école, institutrice remplaçante en Charente-Maritime, membre de l'UNSA
Stéphanie Valmaggia-Desmaison, ancienne directrice d'école, institutrice remplaçante en Charente-Maritime, membre de l'UNSA © DR
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 29 AVRIL - Selon une enquête du Parisien, un directeur d’école sur deux a été agressé, verbalement ou physiquement, l’an dernier.

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>>> Mardi 29 avril, vous avez été 65% à faire "Votre choix d’actu"  sur les relations entre parents et professeurs. Stéphanie Valmaggia-Desmaison, ancienne directrice d’école et institutrice remplaçante avouait dans Europe midi – Votre journal, ne "pas être étonnée". Cette violence dans les réactions "se repère tout simplement à la manière dont les parents peuvent entrer en discussion avec vous" explique-t-elle. En effet, selon elle, la "discussion" a laissé place à "une interpellation, assez vive parfois".

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Une "brèche dans le contrat de confiance". L’institutrice estime que les relations tendues partent souvent "d’une incompréhension". La parole de l’enseignant serait en effet sous-estimée : "la parole de l’enfant reste assez sacrée", "il n’y a pas de confrontation avec la version des enseignants". Stéphane Valmaggia-Desmaison évoque alors "une brèche dans le contrat de confiance" entre les parents et les enseignants, qui n’est pas "étonnante". Elle explique que les directeurs d’établissements sont encore plus concernés, car "considérés comme les patrons de l’école, qui font autorité sur leurs collègues, ce qui n’est pas le cas".

Une "défiance" généralisée. L’ancienne directrice évoque une "méfiance, une défiance" qui touche toutes les institutions. L’école en serait donc victime, étant "le premier maillon de la chaîne".

Un poids trop lourd pour les professeurs ? Stéphanie Valmaggia-Desmaison remarque que "les parents sont de plus en plus inquiets", et ont "beaucoup de pression" quant à la réussite de leurs enfants. "On devient des personnes presque trop importantes dans la vie de leurs enfants, car ils ont l’impression que c’est nous qui détenons toutes les clés et que c’est sur nous que repose la réussite de leurs enfants", confie l’ancienne directrice.

Une relation "consumériste". L’institutrice regrette "l’impression de devenir des prestataires de service, qu’on peut consommer ou non, qu’on peut renvoyer la marchandise si ça ne convient pas". Elle dénonce ce "rapport consumériste" qui entache les relations entre parents et professeurs.