Quick (aussi) soupçonné d'espionnage illégal

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Après Ikéa, c'est au tour de la chaine de fast-food d'être suspectée d'avoir espionné des candidats à une franchise.

Ikéa ne serait pas la seule entreprise à glaner illégalement des renseignements sensibles sur ses salariés. La direction de Quick est en effet soupçonnée d'espionnage illicite, selon Mediapart. Forcée de s'expliquer, la chaîne de fast-food reconnaît avoir procédé à des "vérifications" sur certains antécédents judiciaires et bancaires d'éventuels futurs employés. L'espionnage concernerait en effet seulement les candidats à l'ouverture de franchises Quick. Un procédé qui n'est pas plus légal.

Un ancien policier au service des entreprises. C'est en enquêtant sur l'affaire d'espionnage chez Ikea que le juge d'instruction s'est aperçu que le groupe d'ameublement n'était pas la seule entreprise à avoir faire appel aux services de Jean-François Fourès. Cet ancien policier des Renseignements généraux et de la Direction de la surveillance du territoire a en effet dirigé Eirpace. Cette "société de renseignements économiques" implantée en Seine-Saint-Denis a fermé en 2011 après une "procédure de liquidation amiable". Entre janvier 2009 et juin 2011 Quick aurait reversé 165.000 euros à l'ancien policier reconverti en détective privé.

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Seuls les candidats étaient espionnés. Interrogé par Mediapart, Quick reconnaît avoir eu recours aux services de la société Eirpace. Le numéro deux de la restauration rapide se défend toutefois d'avoir espionné ses salariés. Quick assure en effet qu'il s'agissait de vérifications sur les antécédents judiciaires et bancaires de candidats souhaitant ouvrir des franchises Quick. Environ 80 % des restaurants de Quick sont exploités en franchise, précise La Tribune.

"Je pense que c’est licite". Le groupe "reçoit des centaines de dossiers de candidature. Or, la restauration est une activité qui brasse beaucoup d’argent liquide. Quick a donc demandé des renseignements sur la capacité des candidats à gérer un business, leur réputation, leur capacité à appliquer l’éthique… Ne pas être frappé d’interdiction bancaire, ne pas être condamné pour des actes de gestion frauduleuse, des abus de bien sociaux, etc. Je pense que c’est licite", commente au nom de Quick, Agnès Catineau, de la société de communication Brunswick. Sauf que ces informations sont considérées comme relevant du domaine privé. Elles ne peuvent donc en aucun cas être communiquées.

C'est pour ce genre de pratiques qu'Ikea fait l'objet d'une vaste enquête depuis début 2012 en France. Le géant du meuble suédois est soupçonné d'avoir espionné ses salariés et des clients en se procurant illégalement des renseignements sur leurs antécédents judiciaires, policiers ou sur leurs comptes en banque. Une dizaine de personnes sont mises en examen dans cette affaire, dont la filiale française en tant que personne morale, le PDG actuel Stefan Vanoverbeke et son prédécesseur Jean-Louis Baillot.

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