Procès d’un père ayant eu trois enfants avec sa fille

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La cour d'assises de la Corrèze juge, à partir de lundi, un homme de 57 ans accusé de viols sur sa fille et avec laquelle il a eu 3 enfants.

Pendant des années, elle a nié toute relation incestueuse avec son père. Jusqu’à ce jour de février 2006 où elle décide de porter plainte. Sophie V., aujourd'hui âgée de 35 ans, raconte alors aux enquêteurs comment elle a été manipulée et endoctrinée par son père, au point d'avoir accepté petit à petit des caresses puis des relations sexuelles incestueuses.

Le code pénal français ne réprimant pas l'inceste en tant que tel, le procès qui s'est ouvert lundi à Tulle, en Corrèze, devra principalement déterminer si l'accusé a effectivement exercé une contrainte morale auprès de sa fille, majeure au moment des faits. Patrick V., interpellé en février 2007, comparaît devant la cour d'assises pour viols par ascendant légitime. Des faits passibles de la réclusion criminelle à perpétuité.

Il aura fallu presque dix ans pour que l’affaire soit portée en justice. En janvier 1998, à la suite d'une plainte de sa mère, alors que sa fille était tombée enceinte pour la première fois, une première procédure avait été classée sans suite. Sophie V. avait alors démenti les accusations de viols portées contre son père. Peu après la naissance d'un deuxième enfant, en mai 2000, une nouvelle enquête avait été ouverte à la suite d'un signalement des services sociaux. Des analyses génétiques avaient permis de confirmer que Patrick V. était bien le père des deux enfants, placés dans la foulée dans une famille d'accueil. Sa fille avait encore démenti avoir été victime de viols, affirmant avoir introduit le sperme de son père avec une seringue.

Début 2001, père et fille enlevaient leurs enfants placés et partaient pour l'Autriche, d'où est originaire l'accusé. Leurs deux enfants étaient rapidement récupérés par les autorités autrichiennes alors qu'un troisième enfant voyait le jour en octobre 2001. En 2002, le couple était condamné en son absence à Tulle en 2002 à 8 mois d'emprisonnement pour soustraction d'enfants.

Nouveau rebondissement en février 2006 : Sophie V. quitte Patrick V. avec son dernier enfant et regagne la France. Comme elle est sous le coup d’une condamnation, la jeune femme purge une peine de détention. Elle décide alors de porter plainte contre son père. Patrick V. est interpellé un an plus tard et mis en examen. Lors de l'enquête, Patrick V. s’était dit convaincu de l'intérêt de la consanguinité dans la reproduction et avait affirmé que sa fille était consentante et active. Le verdict est attendu mercredi prochain.