Procès Moitoiret : un autre Valentin

En 2006, le couple Moitoiret-Hégo aurait tenté de s’en prendre à un autre petit garçon prénommé lui aussi Valentin.
En 2006, le couple Moitoiret-Hégo aurait tenté de s’en prendre à un autre petit garçon prénommé lui aussi Valentin. © MAXPPP
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Tugdual de Dieuleveult avec Fabienne Le Moal , modifié à
Deux ans avant Valentin, le couple Moitoiret-Hégo avait tenté d’enlever un autre petit garçon.

Le couple de marginaux a-t-il une prédilection malsaine pour les Valentin ? C’est en tout cas ce qui semble ressortir du procès pour meurtre de Stéphane Moitoiret et Noëlla Hégo qui se tient à Bourg-en-Bresse.

Accusés du meurtre de Valentin Crémault, 11 ans, tué de 44 coups de couteaux le 28 juillet 2008 à Lagnieu dans l’Ain, Stéphane Moitoiret et sa compagne et complice présumée Noëlla Hégo sont également soupçonnés d’une précédente tentative d’enlèvement. En 2006, le couple aurait tenté de s’en prendre à un autre petit garçon.

"La situation n’était pas normal"

Sur la place d’un village près de Poitiers, deux ans avant la mort de Valentin Crémault, un groupe d’enfants joue devant un gymnase, surveillé par Marina. Cette dernière se souvient qu’un homme s’est approché des enfants. L’homme, que Marina reconnaîtra bien plus tard comme étant bien Stéphane Moitoiret, a alors pris un petit garçon de cinq ans dans ses bras. Son prénom : Valentin.

"Je le vois avec Valentin dans les bras donc déjà, ça me suffit pour comprendre que la situation n’est pas normale. Et donc je récupère l’enfant et puis voilà", se rappelle Marina, témoin au procès devant les assises de l’Ain.

"Ils me racontent que c’est l’être élu" 

 Cherchant à comprendre pourquoi Stéphane Moitoiret, accompagné de sa compagne, s’était rapproché de l’enfant, Marina n’avait obtenu qu’une réponse pour le moins particulière.

"Ils me racontent que c’est pour leur mission divine, qu’il faut qu’ils emmènent Valentin, que c’est l’être élu", a-t-elle confié sur Europe 1. "Pour ma part, j’ai pensé à une secte. Ça m’a fait très peur".

"Ça m’en donne encore des frissons" 

A l’époque, Marina n’a pas déposé plainte contre le couple. Ce n’est qu’en 2008, après avoir reconnu Stéphane Moitoiret sur des portraits-robots, qu’elle a contacté la gendarmerie.

"On ne pense pas que deux ans après on va entendre parler d’un meurtre d’un petit garçon et en plus d’un Valentin. Ça m’en donne encore des frissons", explique-t-elle, encore un peu choquée.

Juste lui faire traverser

Dans le box des accusés, Noëlla Hégo assure qu’elle et son compagnon n’ont jamais voulu kidnapper un enfant et que ce jour-là, Stéphane Moitoiret avait simplement voulu faire traverser la place au petit Valentin.

Le verdict pour le meurtre de Valentin Crémault est, quant à lui, attendu pour le 16 décembre.