Pourquoi il n'y aura pas de loi pour interdire la fessée

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Fabienne Cosnay et Simon Ruben , modifié à
RÉACTION - La secrétaire d'Etat à la Famille Laurence Rossignol veut convaincre les parents de renoncer aux corrections sans passer par une loi.

"Pas besoin de loi". Le Conseil de l'Europe a condamné lundi la France pour ne pas avoir prévu, dans sa législation, "d’interdiction suffisamment claire, contraignante et précise des châtiments corporels" sur les enfants. Pour autant, la secrétaire d'Etat à la Famille Laurence Rossignol n'entend pas interdire la fessée en passant par une loi. "Je ne crois pas que frapper des enfants soit un plus éducatif mais nous n'avons pas besoin de loi", a réagi Laurence Rossignol, interrogée par Europe 1. "Nous avons des dispositifs efficaces pour lutter contre la maltraitance dans le Code pénal", a t-elle ajouté.

D'autant plus que les Français sont contre. "Une des raisons pour lesquelles les Français ont du mal à juger des punitions corporelles c'est qu'il disent 'j'en ai eues et j'ai survécu' et je ne veux pas que les Français soient mis en situation de juger leurs parents", a expliqué la secrétaire d'Etat à la Famille. En France, 80% des parents avouent avoir déjà eu recours à la violence physique pour punir leur enfant. Et huit Français sur dix déclarent être contre une loi bannissant la fessée.

"Faire réfléchir notre pays". En France, les châtiments corporels n'ont été interdits que partiellement, par exemple à l'école ou en milieu pénitentiaire. Mais toutes les tentatives parlementaires pour interdire "un droit de correction" au sein de la famille ont échouées. Pour rappel, cette correction doit être "légère" et "à but éducatif".  "Il faut aujourd'hui faire réfléchir notre pays sur l'usage des punitions corporelles et aller vers la promotion d'une éducation dans laquelle celles-ci ne sont pas un outil éducatif", souligne Laurence Rossignol.

"Aider les parents à faire autrement". Pas question donc, de transformer les parents en délinquants parce qu'ils vont recourir à une correction. "Pour les parents maltraitants, on a un Code pénal qui est là. Pour ceux qui se sont à un moment laissés aller à une punition corporelle, il faut les aider à faire autrement et pas les disqualifier en leur disant: 'le juge va venir s'occuper de ça'".

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