Police et "Gestapo" : MAM intervient

La sortie du vice-procureur, qui a comparé la police française à la Gestapo, a provoqué un tollé parmiles agents des forces de l'ordre.
La sortie du vice-procureur, qui a comparé la police française à la Gestapo, a provoqué un tollé parmiles agents des forces de l'ordre. © REUTERS
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avec Pierre de Cossette , modifié à
Elle demande une enquête sur les propos d'un vice-procureur jeudi lors d'un procès à Bobigny.

La ministre de la Justice Michelle Alliot-Marie a demandé vendredi l’ouverture d’une enquête administrative, après le dérapage oral d’un vice-procureur de Bobigny. Ce dernier avait comparé jeudi la police à la "Gestapo" dans le procès de sept policiers à Bobigny.

"Ça ressemble un peu à la Gestapo"

Agé de 61 ans, ce magistrat s’est exprimé dans le cadre du procès de sept policiers, poursuivis pour avoir menti et accusé à tort un homme, afin d'expliquer une course-poursuite au cours de laquelle l'un d'eux avait été blessé.

"La police française, ça ressemble un peu à la Gestapo dans ce dossier", avait-il lâché, avant de requérir trois à six mois de prison avec sursis à l'encontre des sept policiers. Trois sont également poursuivis pour violences. Sa comparaison a déclenché la colère de policiers présents dans la salle.

Le parquet de Bobigny embarrassé

La procureure de la République de Bobigny, Sylvie Moisson, a réagi jeudi soir, expliquant qu'elle "(s'attacherait) à faire toute la lumière sur les propos qui auraient été tenus à l'égard de la police française par son substitut à l'audience".

"Les propos rapportés par la presse nécessitent non seulement d'être vérifiés mais aussi de rechercher une explication sur un tel comportement qui, s'il était avéré, serait totalement inhabituel de la part des magistrats de Bobigny", a-t-elle ajouté.

Le Conseil supérieur de la magistrature saisi ?

La ministre de la justice Michelle Alliot-Marie a donc saisi l’inspection des services judiciaires pour savoir ce qui s’est exactement dit pendant la séance. En fonction des résultats de l’enquête, elle se réserve le droit de saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), pour lui demander d’engager une procédure de sanction à l’encontre du vice-procureur qui a tenu ces propos.

Ecoutez les explications du porte-parole de la Chancellerie :

Du côté des magistrats, le premier syndicat, l'Union syndicale des magistrats (USM), a critiqué l'ouverture d'une enquête à l'encontre de leur collègue, déplorant "un deux poids, deux mesures permanent".