Pas de fermeture de classes... en 2012

Le chef d'Etat veut geler les fermetures de classe en 2012.
Le chef d'Etat veut geler les fermetures de classe en 2012. © REUTERS
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avec Noémie Schulz et Reuters , modifié à
Nicolas Sarkozy a en revanche confirmé les 1.500 fermetures prévues pour la rentrée 2011.

Nicolas Sarkozy a annoncé mardi un maintien du nombre total de classes en école primaire l'an prochain, sujet hautement sensible à dix mois des élections présidentielle et législatives de 2012. Lors d'un déplacement en Lozère, un des départements les moins peuplés de France, le président de la République a en revanche confirmé les 1.500 fermetures prévues pour la rentrée 2011 et réaffirmé qu'il ne cèderait pas sur la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Un maintien du nombre total de classes

"Je soutiens la rentrée 2011 telle qu'elle a été préparée par le ministre" de l'Education nationale, Luc Chatel, a dit Nicolas Sarkozy lors d'une table ronde. "Pour la rentrée 2012, je souhaite que l'école primaire bénéficie d'un traitement particulier." "A la rentrée 2012, nous ne procèderons, hors démographie, à aucune fermeture de classe à l'école primaire", a expliqué le chef de l'Etat. "C'est-à-dire (...) que le nombre de fermetures de classes n'excèdera pas le nombre d'ouvertures liées aux évolutions démographiques."

Cela ne signifie donc pas qu'il n'y aura pas de fermetures là où la population diminue, mais elles seront compensées par des ouvertures ailleurs, ce qui veut dire, globalement, un maintien du nombre total de classes, précise l'Elysée. Cette décision est jugée insuffisante par les syndicats de l'Education nationale, alors que la colère gronde contre les fermetures de classes, notamment en zones rurales.

Un enjeu électoral

Ce dossier suscite aussi un malaise au sein de la majorité, dont les élus redoutent les réactions négatives des électeurs, avant les sénatoriales de cet automne et les échéances de 2012. "Je lance un appel au président de la République pour l'arrêt de la suppression de postes dans l'enseignement pour les écoles rurales", déclarait lundi le député UMP Yannick Favennec. "Il faut une application plus souple de la revue générale des politiques publiques dans le secteur de l'enseignement pour les territoires ruraux, sinon on court à la catastrophe, et je ne voterai pas le budget 2012 si cet assouplissement n'est pas prévu", menaçait-il dans un message envoyé par Twitter.

Dans un document de travail élaboré dans le cadre de la préparation de son programme, l'UMP propose de ne plus tenir compte du seul critère du nombre d'habitants. "En matière de maintien de classes et d'écoles (...) le nombre d'élèves accueillis ne doit pas être le seul indicateur", lit-on dans ce document. Luc Chatel avait dit fin mai au Journal du Dimanche avoir proposé à Nicolas Sarkozy de geler les fermetures de classes primaires en 2012. Mais il avait confirmé la suppression de 14.000 postes dans l'Education l'an prochain, en vertu de la règle de non remplacement d'un fonctionnaires sur deux.

"Je dois protéger la France de la crise"

La secrétaire générale de la FSU, principal syndicat de l'Education, a estimé sur BFM-TV que l'annonce d'un gel des fermetures en 2012 montrait que le gouvernement avait "entendu" les protestations contre ces mesures. Mais Bernadette Groison a souligné que ce gel ne concernait que 2012, "une année particulière", et qu'il ne réglait pas le problème de la réduction des effectifs dans l'Education. "Je souhaite maintenant que nous ayons des annonces sur le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, puisque c'est bien ça qui fait problème (...) C'est de ça qu'il faut sortir", a-t-elle déclaré.

Nicolas Sarkozy a réaffirmé de son côté qu'il n'était pas question, pour lui, de revenir sur cette règle et a invoqué la situation de la Grèce, au bord de la faillite, pour justifier cette politique. "Je n'ai pas été élu pour que la France soit dans la situation de la Grèce, de l'Irlande ou du Portugal", a-t-il dit. "Je dois protéger la France de la crise. Nous avons trop dépensé en dépenses de fonctionnement et pas assez investi."