PSA : là où des emplois sont menacés

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avec AFP , modifié à
Après l'annonce de PSA de supprimer 8.000 postes, les décomptes, usine par usine, tombent.

Les chiffres tombent. Sur fond de résultats en chute libre au premier semestre, PSA Peugeot Citroën a annoncé jeudi la suppression de 8.000 emplois en France et l'arrêt de la production dans son usine d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, en 2014. Plusieurs comités d'entreprise extraordinaires se déroulent vendredi pour préciser le nombre de licenciements dans les différents sites. Europe1.fr récapitule le nombre de postes supprimés ville par ville, en fonction des annonces.

Fermeture du site d'Aulnay. La décision du groupe PSA Peugeot Citroën de cesser la production de véhicule à l'usine d'Aulnay-sous-Bois met sur la sellette les 3.000 salariés du site. PSA entend recentrer la production de sa citadine Citroën C3 à Poissy, dans les Yvelines, et va proposer des postes à 1.500 salariés en interne. 1.500 autres salariés devraient se voir proposer des postes dans le bassin d'emploi, "grâce aux actions de reclassement externe".

A la suite de cette décision, des ouvriers ont décidé d'un débrayage. La "ligne de production ne tourne pas depuis environ 11h00" à l'usine d'Aulnay-sous-Bois, a confirmé vendredi la direction du site. "Il ne s'agit pas d'un débrayage", "certaines personnes sont encore extrêmement choquées, nous ne souhaitons pas les forcer à travailler", a souligné la direction de l'usine.

Un quart de salariés licenciés à Rennes. A l'usine bretonne, 1.400 postes sont concernés, soit un quart des 5.600 salariés que compte le site. Le site, qui produit les Peugeot 508 et les Citroën C5 et C6, va voir sa capacité diminuer.

700 postes supprimés à Poissy. "A Poissy, ce sont 700 personnes à qui on proposera un départ volontaire", a déclaré une porte-parole de la direction, ajoutant que le site yvelinois "mettra tout en œuvre pour accueillir les salariés d'Aulnay qui en feraient la demande". Sur les 702 suppressions de postes prévues à Poissy, sont concernés 446  ouvriers, 189 agents de maîtrise et 67 cadres, a précisé une source syndicale.

Le groupe prévoit également de reclasser 1.500 salariés d'Aulnay sur le site de Poissy. Mais cela signifie pour les salariés d'accepter de déménager à une cinquantaine de kilomètres d'Aulnay. Le secrétaire général de la CGT de PSA Poissy, Farid Borsali, a estimé que la réunion de vendredi matin avait été "décevante". "Nous n'avons eu aucune précision", a-t-il poursuivi. "Les 1.400 intérimaires de Poissy risquent de se retrouver à la porte", a alerté Farid Borsali.

Pas de licenciements secs à Mulhouse. Le site PSA de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, où travaillent près de 8.300 salariés et 800 intérimaires, sera touché par un plan de 273 départs volontaires. Ces départs ne concerneront pas le secteur de la production, a indiqué la CFDT à l'issue d'une réunion sur place d'un CE extraordinaire.

"Ce plan concerne les emplois de structures, dans les services de recherche-développement ou administratifs, par exemple", a détaillé Robert Calvet, délégué CFDT. "Apparemment il n'est pas question de licenciements secs chez nous. Le problème, c'est qu'il y a sans doute des salariés qui souhaiteraient partir, mais ils ne travaillent pas forcément dans les services concernés par le plan", a-t-il ajouté.

Les usines de Moselle relativement préservées. Une centaine d'emplois seront supprimés dans les deux usines PSA Peugeot-Citroën de Moselle, ont indiqué vendredi des sources syndicales, qui redoutent "qu'il ne s'agisse que d'une première vague". Au total, 52 postes seront supprimés à Trémery (3.740 permanents et 320 intérimaires) et 42 à Metz-Borny (2.000 salariés), a précisé le secrétaire départemental de la CGT, Denis Pesce, à l'issue des CE qui ont eu lieu sur les sites.

"La direction a indiqué qu'il s'agira de départs volontaires", alors que les emplois menacés porteraient essentiellement sur les effectifs de structure, a-t-il ajouté. Mais les responsables syndicalistes messins sont inquiets. "Près de 60% de notre production est destinée à Aulnay et nous ne savons pas ce qui sera transféré à Poissy", a souligné Vincent Bonnel, de la CGT.