Ozar Hatorah : "pas de haine, pas de colère"

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avec Simon Ruben , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Un ancien élève raconte ce qu'il a vécu lors de la tuerie perpétrée par Merah.

L'INFO. Il y a un an, le 19 mars 2012, Mohamed Merah tuait trois enfants et un père de famille à l'école Ozar Hatorah de Toulouse. Le niveau écarlate du plan Vigipirate avait alors été activé dans la région et le nom de Mohamed Merah dévoilé le lendemain. L’école juive, rebaptisée Ohr Torah, reste aujourd'hui traumatisée par le drame. Jonathan, 18 ans, se trouvait dans l'établissement ce jour-là. Au micro d'Europe 1, il raconte l'incompréhension, puis la peur de la mort qui approche.

"On vit avec, mais c'est dur" : 

 

"On est toujours marqué". "On vit avec, mais c'est dur", se souvient, Jonathan, aujourd'hui étudiant à Créteil. "Ça revient, avant de dormir. Des images de sang, le bruit des coups de feu qui fait écho, un scooter dans la rue, on se retourne et pendant à peine une seconde, on se dit : 'Et si ça recommence ?'", explique-t-il. "On est toujours marqué un an après, on se doit d'avancer quand on voit comment avancent les familles des victimes comme le directeur de notre école, Yaakov Monsonégo et son épouse, ou encore la femme de Jonathan Sandler. On prend exemple sur eux", poursuit le jeune homme.

Que ressent-il quand il pense à Mohamed Merah aujourd'hui ? "Je ne pense pas à Mohamed Merah, l'assassin qu'on aurait pu arrêter ou l'assassin qui a aussi abattu froidement des soldats", assure-t-il. "Je pense plus à Myriam Monsonégo, à Aryeh, à Gabriel et à Jonathan Sandler. C'est surtout ça : pas de la haine, pas de la colère, c'est de la tristesse puisqu'on repense directement aux victimes."