Nouveaux incidents à Nanterre et Lyon

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Bien que les incidents soient moins importants, le ministre de l’Intérieur s'est rendu à Lyon.

De nouveaux incidents ont éclaté mercredi entre jeunes et policiers à Nanterre et à Lyon. Dans la capitale des Gaules, plusieurs groupes de jeunes se sont rassemblés dans le centre-ville autour de la place Bellecour, bloqués par des cordons de policiers équipés de boucliers et de matraques, tandis qu’un hélicoptère de la police survolait la zone à basse altitude. Les stations de métro, de tramway et des lignes de bus ont été fermées de 9 heures à 16 heures, mais les incidents ont été bien moins nombreux que mardi.

A Nanterre, une voiture a été incendiée et un véhicule de CRS endommagé lors de heurts entre un groupe de jeunes et les forces de l'ordre. Les jeunes ont lancé des fumigènes et des projectiles sur les forces de l'ordre, ces derniers répliquant par des tirs de gaz lacrymogène. Des incidents ont une nouvelle fois éclaté autour du lycée Joliot-Curie avant de se propager dans le centre-ville.

Visite houleuse d'Hortefeux

Signe que le gouvernement veut montrer sa fermeté sur le sujet, Brice Hortefeux s'est rendu sur place mercredi après-midi. Une visite chahutée puisqu'une dizaine de jeunes ont hué le ministre de l'Intérieur et crié sur son passage "fasciste" ou encore "raciste". Une visite aussi critiquée par l'opposition : le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, a dénoncé une "opération de communication", alors qu'il "croyait" que Brice Hortefeux s'était rendu à Lyon pour "une réunion de crise".

"La France n'appartient pas aux casseurs, aux pilleurs, ni aux caillasseurs. La France appartient aux honnêtes gens qui veulent travailler paisiblement", a martelé le ministre depuis l'Hôtel de Police, après une réunion express avec des responsables policiers et préfectoraux.

L’interprétation des chiffres

Le gouvernement s’appuie volontairement sur les chiffres pour afficher présence et efficacité. Depuis une semaine, 1.423 personnes ont été interpellées. Seulement 1.000 d'entre elles ont été placées en garde à vue. Et, au final, 149 ont été déférées devant la justice. Ce qui signifie que seule une personne sur dix est en réalité passée devant un magistrat. Et on ne sait pas encore combien seront mises en examen et effectivement jugées.

D'après un bilan provisoire de la préfecture, 35 personnes ont été interpellées mercredi contre 85 mardi. Quinze mineurs ont été déférés au parquet dans l'après-midi pour "violences aggravées" et "dégradations aggravées par incendie", tandis que quatre jeunes majeurs, sans antécédents judiciaires, ont été jugés en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Lyon.

"Quelque chose de Mai 68"

"Je pense qu'il y a une révolte. Je pense qu'il y a quelque chose de mai 68 dans ce mouvement. Au départ c'est les retraites, un mouvement social assez classique puis petit à petit on assiste à la cristallisation de toute une série de mécontentements", a réagi Pierre Moscovici sur France 24.