Neige : y a-t-il eu un manque d'anticipation ?

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avec Mélanie Taravant , modifié à
POLÉMIQUE - Après la pagaille dans les transports, certains critiquent un manque d'organisation.

LE "CHAOS".  En conséquence de l'épisode neigeux, mardi après-midi, la SNCF annonçait suspendre le trafic des trains TGV, Thalys et Eurostar sur la ligne à grande vitesse nord jusqu'à mercredi. Tôt dans la matinée, trois TGV et leurs passagers sont restés bloqués jusqu'à la mi-journée en Picardie. Localement, la circulation le trafic des RER A et B en région parisienne a elle aussi été suspendue. Et comme à chaque événement de ce type, la polémique enfle tandis que la neige continue de tomber.   Ces perturbations sont-elles vraiment inévitables ou doit-on y  voir les conséquences d'un manque d'anticipation ?

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La SNCF prise de court. Comment le trafic ferroviaire peut-il être à ce point perturbé ? Tout simplement car la SNCF a été surprise par la vigueur de cet épisode neigeux.  La faute à Météo France se défend l'entreprise qui attendait entre 4 et 5 centimètres de neige sur les voies contre les 40 qui ont formé des congères dans le nord. Conséquence, la société de chemin de fer n'a pas anticipé en n'appliquant pas son processus adéquat.

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Lundi soir, elle n'a donc pas envoyé ses racleuses, ces trains qui ramassent les blocs de glace qui s'accumulent sur les rails,  pour préparer les voies. De même, les aiguillages n'ont pas été dégelés avec des brûleurs à gaz, comme c'est normalement le cas en pareille situation. Résultat, beaucoup de rames roulent désormais au ralentit pour éviter que des blocs de glace se décrochent et viennent briser les vitres des trains. L'effet domino entraîne ensuite des conséquences sur l'ensemble du réseau, et les perturbations observées mardi.

Des usagers "indignés". "Nous ne comprenons pas que la SNCF n'ait pas pris de mesures en amont", s'offusque Willy Colin, porte-parole de l'association des voyageurs usagers des chemins de fer (l'AVUC), au micro d'Europe 1. "On est indigné, on est très déçu par ce qu'il se passe parce que la SNCF pêche par son manque de préparation".

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Pour l'usager-militant, "la SNCF a du matériel qui n'est pas adapté et une infrastructure déjà essoufflée en temps normal. Le problème, c'est que la Sncf n'a pas de plan B", déplore-t-il. "Nous sommes confrontés à une totale impréparation et nous demandons à Guillaume Pepy et aux responsables de la SNCF de se ressaisir par rapport à ce type d'événement".

Pécresse demande une commission d'enquête. En chef de file de l'opposition UMP au Conseil régional d'Ile-de-France, Valérie Pécresse, elle, a demandé une commission d'enquête au sein de l'autorité organisatrice des transports en commun franciliens. En évoquant une situation de "chaos" dans les transports, elle a dénoncé mardi une "incapacité" du Stif à "anticiper les conséquences" de la neige

"Après l’épisode de janvier (pas un seul bus en circulation et une voirie impraticable dans la capitale), c’est la deuxième fois cet hiver que le maire de Paris et le président de la région Ile-de-France et du Stif sont pris au dépourvu par les intempéries", a déploré Valérie Pécresse, dénonçant dans un communiqué une "inertie coupable". "Cette situation est d’autant plus inacceptable que, comme en janvier, l'épisode neigeux était annoncé et pouvait donc faire l’objet de mesures d'anticipation pour empêcher que les Franciliens ne se retrouvent bloqués dans les transports", ajoute la députée des Yvelines. Des déclarations nuancés par l'ancien ministre des Transports Dominique Bussereau (UMP)  qui a jugé mardi que "ce n'est pas parce qu'il y a un peu de neige qu'on crée une commission d'enquête",