Neige : au fait, pourquoi ça ne roule pas ?

Mardi matin, le trafic était totalement interrompu en gare de Lille
Mardi matin, le trafic était totalement interrompu en gare de Lille © MAXPPP
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Thomas Morel , modifié à
Les intempéries ont causé des perturbations dans les transports en commun de la France entière.

>>Trafic perturbé sur les lignes de TGV, Eurostar suspendu, aéroports fermés : la neige bloque une partie de la France. C'est normal ? Europe1.fr livre quelques éléments d'explications

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• SNCF : le principe de précaution. Quand décide-t-on d'arrêter un train ? Selon la SNCF, il n'y a pas de critères chiffrés pour décider s'il faut faire circuler un train. "Ça part d'un principe de précaution", explique un porte-parole de l'entreprise à Europe1.fr. "A partir du moment où il est  possible que le train reste bloqué en pleine voie, on peut décider de suspendre le trafic". Dans le cas du TGV, le principal risque est la formation de plaques de neige sous les rames. Quand deux trains se croisent, ces plaques sont projetées par le souffle et peuvent causer des dégâts. En 2009, 400 pare-brises de TGV avaient été brisés par la neige.

• Métro : l'alimentation électrique coupée. Plus surprenant, plusieurs lignes du métro parisien, pourtant souterrain, étaient perturbées mardi matin. Selon la RATP, interrogée par Europe1.fr, ce sont en fait celles qui comptent un tronçon en surface, donc directement exposé à la neige.

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"Le problème est dû à du givre qui se dépose sur le rail d'alimentation", explique l'entreprise. Le métro parisien n'est en effet pas alimenté par un câble au-dessus de la rame, comme pour les trains, mais par un troisième rail au milieu de la voie ferrée. Quand celui-ci est recouvert, le courant ne passe plus, et le métro ne peut plus avancer.

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• Aéroports : des congères sur les pistes. Dans les aéroports, la décision de suspendre le trafic est prise conjointement par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) et par la direction de l'aéroport. En amont, la DGAC impose une réduction du trafic sur certaines lignes aériennes, en fonction des prévisions météorologiques. Et le jour même, l'aéroport peut décider de fermer tout ou partie de ses pistes, si le risque est trop important.

"Il y a deux facteurs qui entrent en compte. D'abord, est-ce que les avions peuvent rejoindre l'aéroport ? Si les conditions sont trop mauvaises, ils doivent être détournés", détaille pour Europe 1.fr Jean-Claude Minot, PDG de l'aéroport de Lille. "L'autre élément, c'est le coefficient de glissage. Aujourd'hui, même quand on dégage la neige, le vent reforme des congères sur les pistes." Impossible dans ces conditions de faire décoller ou atterrir sans danger les avions. Le risque est d'ailleurs bien présent : à cause des conditions météorologiques, un avion de Tunisair qui atterrissait à Orly a fait une sortie de piste, "sans faire de blessé", selon Aéroports de Paris.