Morano contre les bons de rentrée

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avec Aurélie Herbemont , modifié à
L’idée de verser l'allocation de rentrée scolaire en bons d'achat ne séduit pas les parents.

L'allocation de rentrée scolaire (ARS) doit-elle être versée en bons d'achat ? C’est la position que défend le député UMP Edouard Courtial, depuis deux ans. L'aide "est manifestement dévoyée par certaines familles" qui "attendent son versement pour s'acheter un téléviseur ou effectuer d'autres dépenses qui n'ont rien à voir avec l'école!", a-t-il déclaré au Journal du Dimanche. Il veut relancer le débat et affirme avoir le soutien de 115 députés.

La secrétaire d'Etat à la famille Nadine Morano n’est pas convaincue par les arguments d’Edouard Courtial. Elle a commandé une étude à la Caisse d’allocations familiales (CAF) qui estime que neuf allocataires sur dix utilisent bien l’argent de l’ARS pour a rentrée de leur enfant. "Faire des bons d’achat alourdirait considérablement les coûts de gestion et nous ne serions pas non plus à l’abus d’excès", a-t-elle expliqué à Europe 1, ajoutant qu’elle faisait "confiance aux familles".

Les parents d'élèves contre

Les associations de parents d'élèves FCPE (enseignement public) et Apel (privé) sont elles aussi opposées à la proposition d’Edouard Courtial. "D'abord, c'est du contrôle des achats. On ne fait pas ça aux riches, on ne demande pas à ceux qui ont des déductions fiscales ce qu'ils font de leur argent", a réagi Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE, première fédération de parents du public. "On voit avec ce député que la réflexion sociale et celle sur la gratuité de l'école n'existent plus. Il faut les remettre dans le débat", a-t-il conclu.

"Je préconiserais davantage que l'Education nationale fournisse à chaque élève à la rentrée une mallette avec les fournitures nécessaires. Là, en terme d'équité, on serait probablement beaucoup plus au point pour l'ensemble des enfants", a défendu sur RMC Béatrice Barraud, présidente de l'Apel, principale association des parents du privé.