Moins de pollution = 22 mois de vie en plus

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avec Anne le Gall , modifié à
C’est la principale conclusion d’une enquête européenne publiée mercredi.

La pollution de l'air dans les grandes villes européennes a un impact direct sur l'espérance de vie. C’est la principale conclusion du projet européen Aphekom, publiée mercredi. Sous l’égide de l’Institut de veille sanitaire (InVS), 60 scientifiques ont étudié pendant trois années les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique dans 25 grandes villes européennes.

Le dépassement du seuil de 10 microgrammes par mètre-cube fixé par l'Organisation mondiale de la santé, se traduit ainsi par 19.000 morts par an. L'espérance de vie dans les grandes villes européennes pourrait augmenter jusqu'à 22 mois si les niveaux moyens annuels de particules fines étaient ramenés au seuil de 10 microgrammes par mètre-cube, comme le préconise l’Organisation mondiale pour la Santé.

Mieux vaut vivre à Stockholm qu’à Bucarest

Sur les 25 villes étudiées, Stockholm est la seule sous le seuil OMS (9,4 microgrammes/m3). Bucarest et Budapest, qui ont les niveaux de particules fines les plus élevés, pourraient, en les abaissant, gagner respectivement 19 et 22 mois d'espérance de vie.

La France "est dans une situation médiane", indique Christophe Declercq, de l’InVS. Les neuf villes analysées pourraient gagner "4 à 8 mois" d'espérance de vie, soit "environ 3.000 décès annuels". Marseille aurait le plus à gagner, soit 7 mois devant Lille, Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Rouen, puis Le Havre et Toulouse.

Le projet Aphekom démontre aussi qu'habiter à proximité du trafic routier augmente sensiblement le risque de maladies chroniques. Dans 10 villes européennes, 15% des asthmes de l'enfant peuvent être attribués au trafic urbain.