Loïc Sécher veut être innocenté

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avec Fabienne Le Moal , modifié à
Le procès en révision de l'ouvrier agricole, condamné pour viol en 2003, s'est ouvert lundi à Paris.

C'est la septième fois de son histoire que la justice française ouvre le procès en révision d'un homme définitivement condamné. Le troisième procès de Loïc Sécher, ouvrier agricole de Loire-atlantique, s'est ouvert lundi matin devant la cour d'assises de Paris.

Il avait toujours clamé son innocence depuis son arrestation en 2000 et ses deux condamnations aux assises pour viol et agressions sexuelles sur une mineur. Mais il aura fallu que l'accusation, une jeune femme très fragile, se rétracte en 2008 alors qu'il était depuis sept ans en prison pour que sa condamnation soit annulée par la Cour de révision.

"L'accusé, c'est le fonctionnement de la justice"

Désormais, Loïc Sécher n’attend plus qu’une chose : que son innocence soit reconnue. Pour Maurice, l’un de ses plus fidèles soutiens, ce procès permettra aussi de montrer comment Loïc Sécher a pu être victime d’une erreur judiciaire. "On s’est toujours demandé par quel bout ils allaient prendre le problème puisqu’il n’y a plus d’accusatrice", souligne-t-il au micro d’Europe 1.

Et de dénoncer : "l’accusé c’est le fonctionnement de la justice. Pour lui, les enquêteurs et le juge d’instruction ont à se remettre en cause. (...) C’est eux qui devront s’expliquer. Ils ont été convaincus trop tôt d’être devant le coupable".

Demande de huis clos

Car sans preuve ADN, seule la parole d’Emilie, une adolescente fragile de 14 ans à l’époque, se disant victime de viol, semble avoir compté pour accuser Loïc Sécher. Une parole jugée alors crédible par un expert. Sauf qu’en 2008, elle s'est rétractée et a écrit que l’ouvrier agricole ne lui avait rien fait.

Une version qu’elle veut soutenir au procès, selon son avocate : "c’est important pour elle de dire à nouveau à des jurés que Loïc Sécher est innocent des faits pour lesquels il a été condamné", explique-t-elle au micro d’Europe 1.

Mais son avocate dit ne pas savoir si sa cliente aura la force d’aller au bout de sa démarche. "Je souhaite que ses forces suivent", plaide-t-elle. Une raison pour laquelle elle demande le huis clos, au moins au moment où Emilie viendra témoigner devant la cour.