La commission de révision des condamnations pénales de la Cour de cassation décidera le 14 décembre si "l’affaire Sécher" doit être rouverte. Bien qu'il ait toujours clamé son innocence, Loïc Sécher, un ancien ouvrier agricole aujourd'hui âgé de 47 ans, a été condamné en 2003 à 16 ans de réclusion criminelle pour viols, tentatives de viol et agressions sexuelles sur mineure par la cour d'assises de Loire-Atlantique. Un verdict confirmé en appel, puis par la Cour de cassation.
Concrètement, Loïc Sécher demande à la commission de révision des condamnations pénales d’annuler sa peine, dans le cadre d’une requête en révision. Mais les choses se présentent mal pour Loïc Sécher : premièrement, lundi, le parquet général a recommandé à la commission de rejeter cette demande. Deuxièmement, depuis le début du XXe siècle, seuls six dossiers criminels ont été au bout de la procédure de révision et se sont soldés par l'acquittement de personnes condamnées à tort.
"L’affaire Sécher" a pris une nouvelle tournure en avril 2008 quand Emilie, son accusatrice, âgée de 13 ans au moment des faits, avait envoyé une lettre au parquet général affirmant que Loïc Sécher est "innocent et qu'elle ne supporte plus de le savoir en prison". Des déclarations prises avec beaucoup de précaution par la justice. Jusqu’à présent, la cour de cassation a toujours invoqué la fragilité psychologique de la jeune fille pour justifier le maintien en détention de Loïc Sécher.
Depuis, Loïc Sécher a déposé deux demandes de révision, en octobre 2008 et en mars 2009. Les deux ont été rejetées. Le parquet estime qu'il existe "d'autres éléments confortant les accusations d'origine, la lettre de rétractation n'étant pas seule de nature à justifier la suspension de l'exécution de la peine".