Les coffres-forts font le plein

Les coffres-forts ont le vent en poupe en cette période d'instabilité.
Les coffres-forts ont le vent en poupe en cette période d'instabilité. © REUTERS
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avec Nathalie Chevance , modifié à
Leurs ventes explosent, les épargnants rechignant à laisser toutes leurs économies en banque.

En période de crise, certains préfèrent ne compter que sur eux-mêmes, ce qui explique sans doute la constante progression des ventes de coffres-forts dans l’Hexagone. Méfiants envers le système financier, de plus en plus de Français préfèrent en effet garder une partie de leur patrimoine à domicile et s’équipent en conséquence.

Les coffretiers sont ravis

Nicolas Risterucci, directeur de la société marseillaise Hexacoffre, a ainsi vu son chiffre d’affaires multiplié par quatre en seulement trois ans. Ses produits phares ? De petits coffres de 500 à 800 euros, pose comprise.

Et ce n’est pas que la peur des cambrioleurs qui motive ces acheteurs, c’est aussi la crise financière. Nicolas Risterucci confirme ce "contexte anxiogène" et cite, pêle-mêle : "peur de l’instabilité du système, rigueur, contexte politique, la perte du triple A, les problèmes de la Grèce". Les épargnants se ruent donc sur l'or, quitte à vendre leurs actions au plus bas pour acheter le précieux métal à son cours le plus haut.

Les épargnants n’ont pas confiance

"Il y a des gens qui nous disent clairement qu’ils viennent vers nous parce qu’ils veulent sortir des liquidités", poursuit le coffretier, avant d’ajouter : "ils sortent leur argent des banques pour acheter de l’or, pour faire en sorte que, s’ils ont un pépin, ils aient une valeur refuge".

"Je préfère être autonome", confirme Henry, un trentenaire qui vit dans le sud de la France et qui vient de s’équiper "pour conserver à la fois des documents et surtout l’héritage de famille, à savoir des bijoux, un peu de valeur, des liquidités".

"Je préfère être autonome"

"Je préfère que ça soit conservé chez moi au lieu que ce soit conservé en banque. Les banques peuvent fermer leur accès, je préfère être autonome dans ma protection", conclut Henry, qui a rejoint les quelque 45.000 foyers français qui auraient acheté un coffre-fort en 2011, selon les chiffres d'AGCI France, une filiale du leader européen du secteur, cité par Le Monde.