Le "perchlo", "cauchemar" d'une vie

Utilisé pour le nettoyage à sec, le "perchlo" est déjà interdit depuis plusieurs années au Danemark, aux Etats-Unis.
Utilisé pour le nettoyage à sec, le "perchlo" est déjà interdit depuis plusieurs années au Danemark, aux Etats-Unis. © MAX PPP
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avec Jacques Thérence , modifié à
 - Une femme, qui vivait au-dessus d'un pressing, a été victime du solvant.

Le perchloroéthylène. Ce solvant, classé cancérogène probable, plus aucun pressing ne pourra l'utiliser d'ici 10 ans, comme le révélait jeudi Europe 1. Utilisé pour le nettoyage à sec, le "perchlo" est déjà interdit depuis plusieurs années au Danemark, aux Etats-Unis. Un arrêté devrait-être pris par le futur gouvernement français mi-mai.

Cette décision, qui devrait intervenir au plus tard d'ici dix ans, est un aboutissement pour beaucoup de victimes qui se battaient depuis plusieurs années. C'est le cas de Frédéric Bernard. Sa mère, qui avait toujours vécu au dessus d'un pressing, est morte. L'autopsie a révélé qu'elle avait du "perchlo" dans tous les organes.

"Ma maman était habitée par le perchlo" :

"Quand ce pressing est arrivé, le perchlo pénétrait son appartement par le sol. La vie de ma maman est devenue un cauchemar. Elle avait des maux de tête, des problèmes de toux, de fortes migraines, des pertes d'équilibre. Ma maman a été gazée tout doucement dans son appartement", a témoigné Frédéric Bernard au micro d'Europe 1.

Le fils de cette femme qui a trouvé le mort en veut au "préfet" car dit-il, "tous les courriers envoyés n'ont rien donné". "Un jour, j'ai téléphoné. Je lui ai demandé pourquoi on ne fermait pas ce satané pressing. On m'a répondu que le préfet n'avait pas que ça à faire", a déploré Frédéric Bernard.

"Je pense encore aux vivants"

Néanmoins, cette décision du ministère de la Santé n'est qu'une première étape pour Frédéric Bernard. "Le combat qu'on mène arrive à une décision. C'est très bien. Nous sommes contents mais ce n'est pas terminé. Il y a encore des centaines d'employés qui vont respirer ce produit. Je pense encore aux vivants."