La dangerosité du Mediator pointée en 99

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Un rapport avait alors souligné la similitude entre l'Isoméride, interdite en 1997, et le Mediator.

Le journal Le Figaroa pu consulté mercredi un rapport, réalisé en 1999 par des experts italiens à la demande de l'Agence européenne du médicament. Selon ce texte, la similitude entre l'Isoméride, interdite, en France, en 1997 en raison de sa dangerosité, et le Mediator resté sur le marché jusqu'en 2009 était déjà pointée.

Une molécule "potentiellement toxique"

"Il existe des suspicions que les patients traités au benfluorex (la molécule principale du Mediator) sont exposés à un niveau potentiellement toxique de norfenfluramine", analysaient alors les experts, selon le quotidien. Pourtant, en France, ni l'Afssaps ni Servier, le laboratoire producteur du Mediator, n'ont demandé, suite à ce rapport, le retrait du médicament.

Servier a toujours considéré que l'Isoméride et le Mediator étaient deux médicaments chimiquement différents. Les molécules qui composent les deux traitements sont pourtant considérées comme "voisines", par les experts.

Début décembre, un avocat avait déjà annoncé avoir découvert des documents qui prouvaient que les autorités avaient des "suspicions", dès 1998 sur ce médicament.

Sarkozy demande "la transparence la plus totale"

Par ailleurs, lors du Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a demandé "la transparence la plus totale" dans cette affaire. "Nous avons vis-à-vis de nos concitoyens un impératif de protection", a assuré le chef de l'Etat.

Xavier Bertrand, ministre du Travail et de la Santé, a également "saisi l'Inspection générale des affaires sociales pour qu'elle examine, sur la totalité de la période au cours de laquelle ce médicament a été prescrit, l'ensemble des éléments d'information disponibles et les processus de décisions mis en oeuvre", a précisé le porte-parole du gouvernement, François Baroin. Il a rappelé que l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) devait rendre son rapport à la "mi janvier".
Selon les estimations des autorités sanitaires, le Mediator, médicament normalement réservé aux diabétiques en surpoids, mais largement prescrit comme coupe-faim, aurait provoqué la mort de 1.000 à 2.000 personnes.