La Poste : des "ajustements" à venir

Le PDG de La Poste a annoncé "quatre décisions importantes" lundi, après le suicide de deux cadres du groupe, en Bretagne.
Le PDG de La Poste a annoncé "quatre décisions importantes" lundi, après le suicide de deux cadres du groupe, en Bretagne. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Après plusieurs suicides,  une "médiatrice de la vie au travail" va être nommée.

Des dispositions sur les conditions de travail à La Poste vont être prises par la direction, après le suicide de deux cadres de l’entreprise, en dix jours, en Bretagne. Le PDG Jean-Paul Bailly a fait part lundi de "quatre décisions importantes" : "un grand dialogue au niveau national et local jusqu'au 15 septembre, un cycle rapide de négociations pour aboutir à un train de mesures concrètes d'ici le 30 avril, le report de six mois du déploiement de l'actionnariat salarié et la nomination d'une médiatrice de la vie au travail".

Une médiatrice pour toutes les situations personnelles

Le "grand dialogue" annoncé avec les postiers jusqu'à la mi-septembre est "une démarche prioritaire pour le groupe". Il se fera avec "les syndicats, des experts et toutes les parties prenantes" au niveau national ainsi qu'au niveau local "dans chaque établissement". Le PDG a également décidé de "décaler le déploiement de l'actionnariat salarié", un projet qu'il défend de longue date, mais qui s'est heurté récemment à une franche opposition syndicale. Il a expliqué que le dialogue étant une priorité, il ne pouvait "y avoir de deuxième priorité".

Jean-Paul Bailly a également annoncé la nomination de sa directrice de cabinet, Dominique Blanchecotte, comme "médiatrice de la vie au travail". La structure de médiation "pourra être saisie sur toutes les situations personnelles par les postiers, l'encadrement, les organisations syndicales ou encore la médecine du travail", a-t-il précisé.

Vers "un calendrier plus détendu"

Le PDG du groupe a indiqué qu'il pourrait y avoir des "ajustements" dans les réorganisations et certains projets qui pourraient "trouver un calendrier plus détendu". Mais il a rejeté l'idée d'une pause globale des réorganisations, comme l'avait émis le JDD, s’appuyant sur plusieurs sources. "L'entreprise ne s'arrête pas. Une entreprise de la taille de La Poste, ça se dirige en donnant du sens, en donnant du mouvement, pas en lui demandant de faire une pause", a-t-il rappelé.

Jean-Paul Bailly a insisté sur le fait qu'il y avait "des centaines de projets en cours", relevant la nécessité pour la Poste de "s'adapter rapidement dans un environnement qui bouge beaucoup". Pour autant, il a admis le besoin d'"adapter l'entreprise en renforçant la cohésion sociale".

Ils réclamaient un moratoire des réorganisations

Le PDG a reçu l'ensemble des syndicats du groupe la semaine dernière dans le cadre d'un "cycle d'écoute" entamé après le suicide d'un cadre à Rennes le 29 février, suivi par un autre drame dans la même région dix jours plus tard. Les organisations syndicales avaient dénoncé à l'unisson un mal-être des salariés, accusant les réorganisations, les suppressions de postes ou encore de mauvaises méthodes managériales au sein du groupe, devenu il y a deux ans une société anonyme à capitaux publics. Plusieurs syndicats de l'entreprise, qui emploie quelque 240.000 personnes avaient réclamé un moratoire des réorganisations.

Quant aux postiers, ils devraient recevoir lundi dans la journée un courrier interne signé Jean-Claude Bailly. Un entretien vidéo devrait également leur être projeté.