La Poste : bientôt une "prime pressing" ?

© MAXPPP
  • Copié
Mounia Van de Casteele avec Stéphane Place , modifié à
Des facteurs bordelais ont obtenu que La Poste paie les frais de nettoyage de leur uniforme.

C'est un vent de rébellion qui souffle parmi les salariés de La Poste. 34 facteurs ont obtenu gain de cause devant le conseil de Prud'hommes de Bordeaux, alors qu'ils avaient demandé que La Poste leur rembourse les frais de nettoyage de leurs tenues de travail, révèle vendredi le quotidien Sud-Ouest sur son site Internet.

Une facture à rallonge ?

Les Prud'hommes ont établi le coût de l'entretien de leur uniforme à 3 euros par mois, soit 129 euros annuels, pour chaque facteur. Mais à cela s'ajoutent les frais engagés lors des dernières années. Au total, La Poste a donc été contrainte de verser quelque 867 euros à chaque facteur.

Et la facture pourrait encore s'allonger si d'autres postiers venaient emboîter le pas de leurs collègues. Les conséquences pourraient même poser un sérieux problème à l'entreprise si la démarche prenait une dimension nationale. En effet, la facture atteindrait 240.000 euros pour les quelque 1.856 facteurs girondins, mais elle monterait jusqu'à dix millions d'euros en prenant en compte les quelque 80.000 facteurs de l'Hexagone.

"Il est clair que nous allons faire des démarches pour que tous les facteurs puissent essayer d'obtenir cette fameuse prime", a confirmé sur Europe 1 Bernard Lavorel, représentant de Sud PTT. Ce que les syndicats réclament : des négociations, en vertu de "la loi, de l'application du Code du travail".

Uniforme ou simple tenue ?

Mais l'affaire sonne comme une bien mauvaise nouvelle pour l'entreprise La Poste, qui pourrait d'ailleurs faire appel. "Les facteurs n'ont pas l'obligation de porter des vêtements particuliers, ce n'est pas un uniforme", argue Me Odile Frankhauser, l'avocate en charge de l'affaire.  

Si l'entreprise laisse à ses salariés le choix des vêtements et accessoires siglés La Poste dans le catalogue de la prestigieuse marque Armor Lux, il semble toutefois que le port leur en soit fortement recommandé.

Qui plus est, les salariés paraissent bien déterminés à se battre. "Si la tenue n'est pas imposée, pourquoi nous l'offre-t-on ?", a ainsi revendiqué l'un des 34 salariés concernés.

De plus, la cour d'appel de Toulouse a d'ores et déjà donné raison à des factrices d'Albi qui avaient, elles aussi, fait la même démarche. Celles-ci ont en effet obtenu 60 euros pour "frais de nettoyage".