Internet : vague de soutien au bijoutier de Nice

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Une page Facebook, qui regroupe plus de 500.000 fans, soutient le bijoutier qui a tué son braqueur.

Après un rassemblement jeudi soir à Nice, la mobilisation en soutien au bijoutier qui a tué son braqueur se fait aussi, et surtout, sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes semblent en effet avoir tranché eux-même la question de la légitime défense et ils sont très nombreux à avoir pris fait et cause pour le commerçant.

1.000 abonnés toutes les trois minutes. En à peine 48 heures, le groupe Facebook créé en soutien au bijoutier a vu son nombre d'abonner s'envoler. Vendredi après-midi, la page "Soutien au bijoutier de Nice" comptait plus 500.000 likes. Et elle continue à gagner 1.000 internautes toutes les trois minutes environ. Dans la page de présentation du groupe, les fondateurs anonymes estiment qu'en tirant sur ses braqueurs, le bijoutier de Nice n'a fait que se défendre. "Car la défense ce n'est pas seulement au sujet de sa propre personne mais aussi pour son gagne-pain, ce qui fait vivre sa famille", peut-on lire en introduction de la page du groupe.

"La légion d'honneur" pour le braqueur. Depuis mercredi, les administrateurs de la page ont publié une dizaine d'articles de presse concernant cette affaire. Et chaque publication génère en moyenne 9.000 likes et des centaines de commentaires. Tous saluent le courage du bijoutier et dénoncent le comportement du jeune mort sous les balles du sexagénaire. "La légion d'honneur" pour le bijoutier écrit une internaute qui a recueilli pas loin de 600 likes pour ce commentaire. "Une médaille pour nous avoir libéré d'une verrue de la société", surenchérit un autre.

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Taubira pointée du doigt. "Ca fait une merde de moins en France", commente sans détour un fan de la page. Un commentaire qui lui vaut 1.500 likes. "Un bon braqueur est un braqueur mort !" estime pour sa part une membre du groupe. "Il aurait dû tuer les deux !", ajoute un autre, en référence au complice du braqueur, qui est toujours en fuite actuellement. D'autres internautes en profitent pour dénoncer le fonctionnement de la justice et le laxisme de la ministre de la Justice Christiane Taubira.

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Deux pétitions lancées. Mais la vague de soutien en faveur du bijoutier ne se s'arrête pas à Facebook. Sur Twitter, des internautes relaient différentes pétition qui interpellent Christiane Taubira.

Dans sa pétition lancée sur le site MesOpinions.com, une certaine Eliane Lacourt demande ainsi à la Garde des Sceaux la libération du bijoutier. Elle a déjà recueilli 32.000 signatures. Une autre pétition, lancée par le collectif "Ahura Basta" contre l'insécurité en France et signée par 3.200 personnes, soutient le bijoutier qui "a agi de la bonne manière". Pour l'heure, seul le Front national s'est emparé de la polémique. Marion Maréchal Le Pen a effet apporté vendredi son soutien au bijoutier. "Il en est assez de cette France qui défend systématiquement les malfaiteurs et leur cherche des excuses", s'est insurgée l'élue du Vaucluse dans un communiqué.

Des critiques sur Twitter. Mais le bijoutier ne récolte pas que des messages de soutien. Sur Twitter, certains internautes s'insurgent de la vague de sympathie. Ainsi Clément rappelle que "ce n'est parce que le bijoutier à tuer des voyous, qu'il doit resté impunis. C'est quand même un homicide, et les juges apprécieront".

D'autres utilisateurs de Twitter ne cachent pas leur indignation face au succès de la page Facebook en soutien au bijoutier. "Aller voir ce qui se dit sur la page de soutien du bijoutier de Nice était la plus mauvaise idée du jour", écrit ainsi Marion.

Un "contre groupe". Sur Facebook, un groupe qui réclame que "le bijoutier aille en prison" parce que "nous ne sommes pas au Far West" a également été créé. Vendredi soir, moins d'un millier d'internautes avait "liké" la page.

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Une affaire qui en rappelle une autre. En juillet 2010, une affaire similaire avait pris un véritable tournant politique. René Galinier, un septuagénaire à la retraite, avait tiré au bout portant sur deux jeunes Roms qui s'étaient introduites chez lui en pleine après-midi, à Béziers. Des manifestations avaient été organisées pour demander sa libération. Et plusieurs groupes Facebook avaient également été ouverts. Pendant plus d'un an, ce groupe était resté très actif et recensait des articles évoquant des cas de répliques de commerçants victimes de braquages.