Injures sur Facebook : 3 mois ferme

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avec Arthur Helmbacher et AFP , modifié à
Un jeune homme de 19 ans avait insulté les gendarmes sur le "mur" de son profil.

Sur Facebook, on ne se fait pas que des amis. Un jeune homme de 19 ans vient d’en faire les frais. Ce jeune breton a été condamné vendredi, ferme par le tribunal correctionnel de Brest, à trois mois de prison ferme pour avoir insulté des gendarmes sur son "mur".

En janvier, à la suite d'un contrôle routier à l'issue duquel il avait dû rentrer à pied, le jeune homme avait publié sur Facebook des propos injurieux envers les gendarmes du Faou, dans le Finistère. Les militaires étaient tombés par hasard sur ces insultes restées en ligne durant trois mois.

Prison ferme : une première

Les propos injurieux ont été considérés comme un "outrage public" par le tribunal qui a également condamné l'homme, absent à l'audience, à verser 1.200 euros de dommages et intérêts aux gendarmes.

Internet sans Frontières, association travaillant à la promotion de la liberté d'expression sur internet, a déploré dans un communiqué la "sévérité inédite" de la peine, relevant qu'il s'agit de "la première fois en France qu'un individu est condamné à de la prison ferme pour ce type de faits".

La question de la confidentialité

L'association évoque un problème de confidentialité des données publiées sur Facebook. Les gendarmes ont, en effet, eu accès au profil du jeune homme parce que ce dernier n'avait pas modifié les paramètres de confidentialité restés sur les réglages par défaut, rendant ainsi ses états d’âme visibles par n’importe qui.

"La société Facebook réduit de plus en plus la part de ce qui est privé et un certain nombre d'informations devient public par défaut", explique Archippe Yepmou, président d'Internet sans frontières, "si cette personne avait émis ces propos trois mois avant, il n'aurait pas été condamné parce que les gendarmes n'auraient pas eu accès à son mur" estime-t-il.