Il braquait avec des roses à la main

Lionel Reinaudo, un braqueur de 28 ans au profil atypique, est jugé devant les assises de Haute-Garonne, après avoir dévalisé 25 banques et bijouteries.
Lionel Reinaudo, un braqueur de 28 ans au profil atypique, est jugé devant les assises de Haute-Garonne, après avoir dévalisé 25 banques et bijouteries. © MaxPPP
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FrédéricFrangeul avec AFP
Lionel Reinaudo, voleur solitaire et facétieux, est jugé pour 25 braquages en 2 ans dans le Sud.

Pendant ses 2 années de cavale, il a dévalisé 25 banques et bijouteries de Toulouse à Monaco entre 2005 et 2007. Lionel Reinaudo, âgé de 28 ans, est jugé à partir de mercredi à Toulouse. Ce braqueur calme et audacieux présente un profil étonnant, agissant à visage découvert et avec des armes hors d'usage.

Un braquage commis des roses à la main

C'est dans la principauté de Monaco, où la surveillance est réputée optimale, que Lionel Reinaudo réalise son dernier braquage, certainement le plus marquant. Et pour cause : le cambrioleur pénètre dans  la bijouterie Jasré le 30 mai 2007 un bouquet de roses à la main.

Il menace alors le vendeur de son arme, le ligote et s'en va avec 600.000 euros de marchandise après avoir fumé deux cigarettes et en laissant sur le comptoir un fusil à pompe à canon scié sans munition. Il est arrêté sept mois plus tard, en janvier 2008, dans la station balnéaire de Villeneuve-Loubet, près de Nice.

Il attaque deux banques en une heure

En avril 2007, Lionel Reinaudo avait déjà braqué deux bijouteries à Toulouse, dont la maison Bernadou, une des plus renommées de la ville. Cette fois-ci, il dit vouloir offrir un bijou et sort son arme une fois la vitrine déverrouillée. Il attache le bijoutier avec des menottes achetées la veille dans un sex-shop.

Lionel Reinaudo fait preuve d'une audace déconcertante. Le 12 octobre 2006, il braque par exemple deux banques à Agde en l'espace d'une heure: la Société marseillaise de crédit, où il ne dérobe que 74 euros, puis une agence de La Poste.  A Revel,  en Haute-Garonne, il s'en prend deux fois à la même agence de la Société générale.

Il opère sans gants ni cagoule

Dès son enfance, Lionel Reinaudo avait été surnommé "chance" car il avait le don de passer entre les mailles du filet. Dès l'âge de 12 ans, au Cap d'Agde, il volait parce qu'il ne voulait pas demander d'argent à sa mère, qui joignait difficilement les deux bouts.

Ses victimes sont surprises par son calme car ce cambrioleur se moque d'être filmé et opère sans gants ni cagoule.

"Un rejet absolu de la violence"

"Nous ne sommes pas dans le grand banditisme, insiste son avocat Emmanuel Tricoire. Il agit à la fois par nécessité, sans doute par jeu et tout ça dans une course folle dont il est persuadé qu'elle va mal finir".

Cet homme "a une forme d'honneur, un rejet absolu de la violence, à aucun moment il n'a été physiquement violent", assure l'avocat, tout en admettant que ses victimes aient pu souffrir d'une "violence psychologique".

Déjà condamné à de multiples reprises, Lionel Reinaudo, encourt la réclusion criminelle à perpétuité devant les assises de la Haute-Garonne.