Grand stade cherche nom de baptême

le "Grand stade Lille-Métropole", flambant neuf, n'a pas encore trouvé de sponsor prêt à lui donner son nom.
le "Grand stade Lille-Métropole", flambant neuf, n'a pas encore trouvé de sponsor prêt à lui donner son nom. © REUTERS
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L’enceinte de Lille, sportivement baptisée samedi, ne bénéfice toujours pas de sponsor naming.

Ultra-moderne, flambant neuf, accueillant l’une des meilleures équipes de France, le Grand stade de Lille peine pourtant encore à se faire un nom. Car l’opération de naming, cette pratique consistant à vendre ou louer le nom d’un stade à un sponsor, est pour le moins laborieuse. La communauté urbaine de Lille (LMCU), qui a pris le relais de la société Sporty, en faillite, peine à trouver le candidat idéal. D’abord, explique le Journal du Dimanche, parce que lesdits candidats ne se bousculent pas franchement en ces temps de crise, ensuite parce que la LMCU tient aux conditions qu’elle a préalablement posées.

Un nom "qui ait du sens"

L’instance a tout de même revu son prix de départ à la baisse. Selon le JDD, elle table désormais sur deux millions d’euros environ par an, contre cinq millions auparavant. Car le naming ne nourrit plus son club comme auparavant. Pour voir son nom apposé au stade du Mans, MMA débourse 1,3 million d’euros par an. Allianz a de son côté prévu de payer 1,8 million par an à Nice quand la nouvelle enceinte azuréenne sera sortie de terre, en juin 2013. Enfin Marseille, qui espérait toucher une manne de 10 millions d’euros avec la nouvelle mouture du Vélodrome, table désormais sur 3 millions annuels.

Malgré les ambitions lilloises revues à la baisse, beaucoup d’entreprises locales n’ont pas les reins assez solides financièrement. Reste donc les grosses sociétés, mais Martine Aubry, présidente de la LMCU, est là encore exigeante. "Elle ne veut pas d’un nom trop clinquant. Elle veut que ça ait du sens", explique un conseiller au Journal du Dimanche. "Nous travaillons sur des noms qui restent proches des valeurs du sport et soient en harmonie avec celles de la région. Ce stade mérite un nom à la hauteur de ce qu’il est", confirme Pierre de Saintignon, numéro 2 de la LMCU.

Le "Carrefour de l’Europe" ?

Plusieurs pistes sont actuellement à l’étude. La plus sérieuse, selon le JDD, serait un partenariat avec Carrefour, qui confèrerait au stade le joli nom de "Carrefour de l’Europe". Un temps sur les rangs, le groupe Partouche, déjà sponsor maillot du Losc, le club lillois, s’est retiré après une brouille avec la municipalité lilloise. Dernière hypothèse, celui d’un nom à la couleur locale, et de l’argent versé conjointement par le Conseil régional et la Chambre de commerce. Mais les sommes seraient loin d’être celles escomptées.

L’enjeu est de taille. Il s’agit d’équilibrer le budget pour la LMCU. L’organisme verse 10 millions par an au groupe Eiffage, constructeur de l’enceinte. Elle en récupère 7 millions, des fruits de la location du Losc, le club lillois. Pour éteindre la polémique sur ce montage pour l’heure déficitaire, la métropole lilloise doit donc trouver 10 millions d’euros. Le naming du stade, mais aussi la location d’espaces annexes, doit permettre d’empocher les 3 millions restants.