Le cogérant et deux vigiles d'une discothèque de Nevers ont été condamnés vendredi soir par les assises de la Nièvre à sept ans de prison pour avoir tiré sur des jeunes qui leur jetaient des pierres après avoir été refoulés en 2006, une fusillade qui avait déclenchée des violences urbaines.
Trois jeunes avaient été blessés par des chevrotines en caoutchouc et en plomb, dont l'un très grièvement. Plus de six ans après les faits, ce dernier est toujours plongé dans le coma. Au terme de neuf jours de débats, la cour a été plus clémente que l'avocat général qui avait réclamé dans la matinée 10 ans de prison pour le cogérant et 8 ans pour les deux vigiles.
Refoulés dans la nuit du 29 avril 2006 par les vigiles de la discothèque "Nuit de Folie", quatre jeunes avaient riposté par des jets de pierre et le cogérant et ses employés s'étaient alors sentis "assaillis". A la suite d'un saccage de sa boîte de nuit moins d'un an plus tôt, le cogérant avait constitué un "arsenal" dans le vestiaire, selon les termes du président de la cour: fusil à pompe, bombes lacrymogènes ou encore bâtons de type "tonfa".
Aidé d'un petit groupe armé de bâtons, il avait poursuivi les jeunes au dehors pour tenter de les faire fuir. "Je me suis dit 'ils veulent rentrer d'une façon ou d'une autre dans l'établissement' et 'il faut mettre un arrêt à tout ça'", a expliqué le cogérant jeudi à la barre. Alors que plusieurs autres jeunes étaient arrivés sur les lieux, les deux vigiles tiraient des coups de fusil blessant trois jeunes. "C'est pas parce qu'on est issu des quartiers qu'on est tous pareils, qu'on est des 'assaillants' comme ils nous ont nommés", avait déclaré peu avant Murat Sahin, qui a reçu plusieurs projectiles de plomb dans le ventre et dans une épaule.