Fofana écope de la peine maximale

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le chef du "gang des barbares" a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat de la famille Halimi dénonce la "bienveillance" des juges à l'égard de ses complices.

Youssouf Fofana, chef du "gang des barbares", qui a reconnu l'assassinat d'Ilan Halimi après trois semaines de séquestration en 2006 en région parisienne, a été condamné vendredi à la peine maximale, la perpétuité avec 22 ans de sûreté, par la cour d'assises des mineurs de Paris. A l'énoncé du verdict, Youssouf Fofana a eu pour seule réaction de tapoter dans ses mains.

24 des 26 autres accusés ont été condamnés à des peines allant de 18 ans de réclusion à six mois de prison avec sursis. Deux accusés sont acquittés. Les deux complices jugés les plus actifs, Samir Aït Abdelmalek, 30 ans, et Jean-Christophe Soumbou, 23 ans, ont écopé respectivement de 15 et 18 ans de réclusion. La jeune fille qui avait servi d'appât, mineure au moment des faits et aujourd'hui âgée de 21 ans, a été condamnée à neuf ans de prison.

Youssouf Fofana était le seul à répondre de l'assassinat du jeune juif enlevé, séquestré puis torturé trois semaines dans une cité de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine le 20 janvier 2006.

L'avocat de la famille d'Ilan Halimi en a appelé à la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, pour obtenir un nouveau procès. "Je ne peux qu'inviter madame le garde des Sceaux, qui est en charge de l'ordre public, à inviter le procureur général à interjeter appel de la décision qui vient d'être rendue", a dit à la presse Me Francis Szpiner. Il a souhaité que soit fait appel des condamnations visant les principaux complices, notamment des neuf ans de prison infligés à la jeune fille ayant servi d'appât pour le rapt d'Ilan.

Me Francis Szpiner souhaite un appel du parquet concernant les condamnations de certains complices de Youssouf Fofana.

 

 

L’avocat général avait dénoncé "une bande qui a œuvré pour le pire", recherchant "de l'argent à n'importe quel prix", selon une source judiciaire ayant assisté au réquisitoire. D'après l'accusation, l'enlèvement devait cibler des juifs, supposés être "bourrés de thunes".

A l'inverse de Fofana, la plupart des accusés ont exprimé des excuses ou des regrets face à la famille d'Ilan siégeant sur le banc des parties civiles. L'accusé principal a de son côté multiplié les provocations, lançant ses chaussures sur les parties civiles, récusant deux avocats ou refusant que deux autres plaident pour lui.