Deux proches de Bertrand liés à Servier ?

Deux conseillers de Xavier Bertrand auraient eu des liens avec le directeur des laboratoires Servier, Jacques Servier.
Deux conseillers de Xavier Bertrand auraient eu des liens avec le directeur des laboratoires Servier, Jacques Servier. © MAXPPP
  • Copié
, modifié à
Selon le Canard enchaîné, des conseillers du ministre auraient eu des liens avec le laboratoire.

Deux médecins nommés conseillers techniques par Xavier Bertrand à son arrivée au ministère de la Santé, en 2005, auraient eu des liens avec le laboratoire Servier, fabricant du Mediator, affirme le Canard enchaîné dans son édition de mercredi. Il s'agit du Pr. Gérard Bréart, praticien hospitalier et spécialiste de santé publique, ainsi que de François Forette, professeur de gériatrie.

Des études et des conférences

Le Pr Gérard Bréart, était au cabinet "chargé de la recherche", précise le Canard. Il avait été en 2005 le coordinateur d'une étude sur le Protelos, un produit contre l'ostéoporose de Servier, qui a été commercialisé en France en 2006 avant d'être "mis sous surveillance à la suite de la mort de huit personnes", selon l'hebdomadaire. Le Pr Bréart a depuis déclaré ses liens d'intérêt avec Servier, conformément à une loi mise en place en 2007, et précisé avoir reçu une rémunération.

Quant à Françoise Forette, elle a travaillé à plusieurs reprises avec le laboratoire Servier, toujours selon le Canard, ayant notamment "perçu des honoraires comme conférencière". Sa Fondation nationale de la gérontologie remet par ailleurs depuis 19 ans, conjointement avec le laboratoire, un prix à de jeunes chercheurs. Les Professeurs Bréart et Forette participent en outre à la Fondation de coopération scientifique créée dans le cadre du plan Alzheimer, aux côtés du laboratoire Servier et d'autres laboratoires.

Xavier Bertrand n'en avait "pas connaissance"

Interrogé par le Canard enchaîné, Xavier Bertrand a indiqué qu'il "n'avait pas connaissance" des liens de ses collaborateurs avec Servier. Redevenu ministre de la Santé en 2010 après un passage à la tête de l'UMP, le ministre explique que les deux médecins n'étaient pas chargés de la politique du médicament mais des personnes âgées et de la recherche.

En mars 2006, la Haute autorité de santé, instance d'expertise sollicitée pour se prononcer sur l'efficacité du Mediator, avait conclu qu'il ne présentait "aucun intérêt de santé publique" mais le ministre, écrit le Canard, avait décidé de maintenir son remboursement par la Sécurité sociale. "Le ministre rappelle que la proposition de dérembourser le Mediator ne lui a pas été soumise par la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé, instance compétente sur le sujet", réplique Xavier Bertrand dans son communiqué.