Depardieu : Deneuve fâchée contre Torreton

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L’actrice s’en prend à la "vindicte salissante" de celui qui a publiquement critiqué Gérard Depardieu.

Le contexte. Depuis l’annonce de son exil fiscal en Belgique, Gérard Depardieu est la cible de nombre de critiques. Du gouvernement, d’abord, mais aussi de plusieurs de ses confrères artistes. Mercredi dans Libération, Philippe  Torreton s’était ainsi fendu d’une lettre ouverte assassine intitulée "Alors Gérard, t’as les boules", dans laquelle le comédien s’en prenait tant à la volonté d’exil de son collègue qu’à sa réaction face aux critiques, de Jean-Marc Ayrault notamment.

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>>> Jeudi, c’est Catherine Deneuve qui s’invite dans le débat. Toujours dans Libération, l’actrice signe une tribune sobrement intitulée "Monsieur Torreton…", et qui se termine par cette formule : "avec ma sincère déception".

"Ce n'est pas à vous de juger". "De quel droit, de quel souci démocratique semblez-vous animer votre vindicte salissante ?", s’interroge ainsi Catherine Deneuve, s’adressant directement à Philippe Torreton. "Vous en prendre à son physique ! A son talent ! ‘Ce gâchis’ dont vous parlez…", évoque l’actrice, parlant de "jugements à l’emporte-pièce". "Et de cette mesquinerie ordinaire qui vous agite tant. Qu’auriez vous fait en 1789, mon corps en tremble encore !", s’emporte la comédienne, qui conclut : "ce n’est pas à vous de le juger".

Depardieu, un "homme vacillant". Catherine Deneuve ne se montre pas pour autant très tendre avec Gérard Depardieu. "C’est un homme vacillant que vous attaquez", reproche-t-elle ainsi à Philippe Torreton. "Il ne donne en pâture que lui-même, une fuite en avant sans doute, des désirs matériels qui ne seront jamais assouvis et toutes ses activités qui doivent noyer son chagrin. L’homme est sombre, mais l’acteur est immense", écrit aussi la comédienne.

Et François Morel dans tout ça ? Dans Nice Matin, un autre comédien livre son sentiment sur l’affaire. Et François Morel se montre moins compréhensif que Catherine Deneuve. "Dans une chronique pour France Inter, plutôt que de citer Sartre, Aron ou Merleau-Ponty, j’ai choisi ce mot de Depardieu : ‘Je pète souvent.’ Une façon pour moi de dire qu’à force d’égoïsme et de chacun pour soi, ça finit par puer", glisse le comédien. "Quand on peut s’offrir un hôtel particulier rue du Cherche-Midi, on n’a pas à se plaindre. Un peu de décence", s’emporte-t-il.