Dangereux, les médicaments contre le rhume?

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avec Aurélien Fleurot et AFP , modifié à
Les autorités du médicament pointent "une persistance" d'effets indésirables, parfois "graves."

Les médicaments pour le rhume sont-ils plus dangereux que bénéfique pour la santé? L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) tire en tout cas la sonnette d'alarme. "On remarque une persistance des effets indésirables. Ils ont même été graves sur une centaine de cas en quatre ans", a prévenu au micro d'Europe1, jeudi, Bernard Delorme, responsable du pôle information à l'ANSM.

Quels médicaments sont concernés? Dans le viseur : certains médicaments décongestionnants, utilisés pour diminuer la sensation de nez bouché. Ces médicaments en vente libre, parmi lesquels on trouve Actifed Rhume, Humex rhume, Nurofen rhume, Sudafed ou Rhinadvil, contiennent de la pseudoephédrine, une molécule à effet vasoconstricteur susceptible d'entraîner des effets indésirables rares, mais redoutables.

Quels risques? Dans un communiqué en date de mardi, l'ANSM souligne que "des données récentes et actualisées de pharmacovigilance font état d'une persistance d'effets indésirables cardiovasculaires et neurologiques, exceptionnels mais graves" dans les décongestionnants "en particulier ceux administrés par voie orale".

Comment éviter les effets indésirables? Pour l'heure, l'ANSM ne va pas jusqu'à interdire à la vente libre ces médicaments, contrairement à un avis rendu récemment par la Commission nationale de pharmacovigilance, instance rattachée à l'ANSM.

"Mais la gravité est telle que nous avons demandé aux pharmaciens de rappeler les règles d'usages de ces médicaments : respecter la dose, la durée d'usage -pas plus de cinq jours - et respecter les contre-indications", explique Bernard Delorme. Et de rappeler que ces vasoconstricteurs sont interdits aux moins de 15 ans et à toute personne ayant des antécédents de maladie cardiaque ou cardiovasculaire.

"Mais si on voit que les incidents se prolongent, on pourrait interdire ces médicaments en vente libre, et de ne les autoriser que sous prescription des médecins", insiste le responsable du pôle information de l'ANSM.