Clinique du Sport : les victimes peut-être pas toutes identifiées

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Un homme opéré en 1992 et considéré jusqu'ici comme sain vient de révéler une infection nosocomiale.

Le coup est dur. Alors que trois anciens médecins de la Clinique du sport sont jugés jusqu'à mercredi en correctionnelle pour une série d'infections nosocomiales survenues il y a vingt ans, voici qu'un cas antérieur est révélé. Un habitant de Reims, opéré du dos en avril 1992 et dépisté négatif cinq ans plus tard lors d'une IRM de contrôle, s'est plaint du dos il y a huit mois. Les analyses ont révélé qu'il souffrait d'une infection due à la mycobactérie xenopie. Cette dernière est restée en sommeil dans son corps pendant seize ans, soit dix ans de plus que ce que les experts avaient fixé comme période d'incubation maximum.

Une nouvelle inquiétante. Jusqu'à présent, 58 patients ont été identifiés comme infectés par la mycobactérie xenopie lors d'interventions pratiquées entre 1988 et 1993. "Il n'est pas totalement exclu de voir apparaître de nouveaux cas", a déclaré le rhumatologue Jean-Marie Ziza, qui a découvert le nouveau cas et est l'avant-dernier témoin du dossier jugé par la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Ce médecin de l'hôpital parisien de la Croix Saint-Simon a suivi un nombre important des 58 victimes de la bactérie xenopie qui ont souffert d'un mal s'apparentant à une tuberculose osseuse.

Alain-Michel Ceretti, fondateur de l'association "Le lien", fer de lance de la défense des victimes de la Clinique du Sport et aujourd'hui conseiller santé du médiateur de la République, s'est étonné en marge de l'audience que les anciens patients n'aient pas encore été prévenus. Propos recueillis pour Europe 1 par Aude Leroy :


Selon Alain-Michel Ceretti, l'urgence est donc de prévenir les 4.000 patients opérés entre 1989 et 1993 à la Clinique du Sport. Pour l'heure, pas de réaction de la Direction générale de la santé.