Clearstream : "Sarkozy a lancé la rumeur"

Clearstream : le général Rondot et Dominique de Villepin
Clearstream : le général Rondot et Dominique de Villepin © MAX PPP
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Hélène Favier , modifié à
Europe1.fr a suivi de l’intérieur la 6e audience du procès Clearstream II.

Au menu de cette 6e audience du procès Clearstream : la fin de l’audition du général Rondot. Les carnets du militaire sont au coeur de la procédure judiciaire. Certains passages discréditent, en effet, la version de Dominique de Villepin. Voici, le minute par minute de l'audience :

19h06 : L'audition du général Rondot est terminée. Notre live se termine ici et reprendra lundi 23 mai.

19h05 : "Je veux croire en la bonne foi de Jean-Louis Gergorin", témoigne le général Rondot.

19h00 : Dominique de Villepin, qui avait prévenu de son départ à 19 heures, quitte l'audience avec Me Metzner.

18h10 : Après ces échanges musclés, Jean-Louis Gergorin est appelé à la barre. Il s'avance lentement vers la barre et commence ainsi : "Madame le ministre ... euh non madame la présidente (de la Cour)". Les avocats crient : "Félicitations madame ! ". La salle se détend.

17h52 : "Cette rumeur (ndlr : que le président et Dominique de Villepin sont responsables de l'affaire Clearstream) a été lancée par un autre ministre du gouvernement, celui de l'Intérieur (Nicolas Sarkozy)". "J'ai été condamné d'avance", répète encore Dominique de Villepin.

17h46 : "La question qui se pose, c'est qu'a fait le ministère de la Défense en relation de cette affaire, pendant la même période. Je rappelle que je suis mis en cause pour "complicité". Qu'ont fait les services de la Défense pour éclairer les hautes instances de l'Etat à l'époque ?", s'interroge Dominique de Villepin qui souligne que son ministère n'est pas le seul à ne pas avoir agi. "Il est impensable que le ministre de la Défense n'ait pas rendu compte aux hautes instances de l'Etat. Je veux bien rendre des comptes et je suis ravi de le faire. Mais le fonctionnement de l'Etat, ce n'est pas tout pour l'un, rien pour les autres. Chacun a ses responsabilités. Aujourd'hui, si je suis là, si je suis victime, c'est parce que l'on m'a montré du doigt et cette marque du doigt est restée pendant six ans sur moi ; alors que nous sommes dans un état de droit et pas une république bananière", lance l'ancien ministre.

17h36 : Pour Dominique de Villepin, le général Rondot aurait mal compris, car "la prise de notes est un exercice difficile. Il notait à la volée, sur son ventre, ça peut parfois conduire à différentes interprétations", dit-il. "Je vous dis cela avec tout le respect que je porte au talent du général Rondot".

17h30 : "Cette phrase (voir 17h27) évoque, pour moi, mon entretien avec Nicolas Sarkozy qui me dit que si moi et le président nous apparaissons, nous allons avoir des ennuis. Il faut bien savoir que lors de notre entretien, le général Rondot me fait part des risques pour le président. Au mois de juillet, il a un bruit dans Paris qui court : le président et Dominique de Villepin sont responsables. Mes inquiétudes sont médiatiques. Nicolas Sarkozy et son entourage mettent la pression pour désigner d'emblée le président et moi-même comme les coupables. C'est un élément qu'évoque Rondot... et oui

. Il s'agit bien d'un risque d'Etat", répond Dominique de Villepin qui dénonce "un risque de manipulation" pour lui et Jacques Chirac.

17h27 :

", assure le général Rondot. Dans son dos, Dominique de Villepin se lève pour prendre la parole.

17h23 : Le 9 juillet, "je suis rentré de mon voyage en Suisse avec des certitudes : les listings étaient faux !", répète encore le général Rondot.

17h15 : "Maître, je ne suis pas là pour rire, et je pense que cela se voit", lance Philippe Rondot, toujours aussi raide et mesuré dans son ton, à l'avocat d'Imad Lahoud. Hilarité dans la salle.

17h10 : "Quand cette affaire est devenue politique, les bras m'en sont tombés", raconte encore Philippe Rondot.

16h47 : D'une voix comparativement fluette, le général Rondot demande à reprendre la parole. Le militaire campe sur ses positions. Il insiste, il a prévenu le ministre que les listings étaient faux, dès juillet 2004.

16h46 : "Je veux bien que l'on fasse

, s'énerve Dominique de Villepin dont les mains s'agitent à l'infini pour souligner ses mots. "Il y a un moment donné où les hypothèses doivent s'appuyer sur des faits !!! Je le redis, je ne sais pas ce que l'on me reproche dans cette affaire", dit-il, démentant ensuite les propos du général Rondot, avec une certaine véhémence. Silence de mort dans la salle.

16h41 : "Le 19 juillet 2004, j'ai un entretien avec Dominique de Villepin au ministère. Cet entretien dure une heure. Cet entretien se fait à la demande du ministre, avec l'accord de Michèle Alliot-Marie (ministre de la Défense). Je rends compte de toutes les investigations et de ce que les Suisses m'ont rapporté : que ces listings sont faux et sont un montage. Je précise que je n'ai pas de doute sur la fausseté des listings. C'est ce que je dis à Dominique de Villepin",

Ce point est central pour l'accusation qui affirme que le prévenu, alerté de la calomnie, aurait pu y mettre fin.

15h56 : L'audience reprend.

15h33 : L'audience est suspendue cinq minutes.

15h20 : "Il serait intéressant de savoir ce que cette affaire serait devenue si Jean-Louis Gergorin était allé voir un autre juge, monsieur Courroye par exemple...", lance Dominique de Villepin, quand un avocat lui demande encore s'il a donné l'instruction à Jean-Louis Gergorin d'aller voir un juge. (Avant d'être procureur de la République de Nanterre, Philippe Courroye était juge d'instruction à Paris. C'est à cette époque qu'il s'est rapproché de Nicolas Sarkozy.)

15h13 : Villepin se lève, boutonne sa veste, puis s'agace : "Madame la présidente, cette prétendue instruction d'aller voir un juge, je ne sais toujours pas de quoi on parle. J'ai indiqué que je n'avais pas rencontré Jean-Louis Gergorin, après le 9 janvier. Mes prétendues instructions ? Elles n'ont pas de date, pas de modalités. J'aurais aussi une prétendue instruction présidentielle et je n'en aurais rien fait ! Je n'aurais jamais rien rapporté au président.... Mettons de l'ordre dans nos idées :

", lâche l'ex-Premier ministre avant de préciser qu'il n'y a "pas de système" dans cette affaire Clearstream.

Dominique de Villepin

15h10 : "Madame la présidente, je crois que l'on perd un peu de temps à pinailler sur quelques dates", conseille Philippe Rondot, lui qui ne cesse de citer dates et agendas depuis le début de son audition.

15h05 : "Je n'ai jamais trompé le général Rondot sur la réalité de mes entretiens et rencontres avec Villepin", insiste Jean-Louis Gergorin. "J'avais un conflit de loyauté, mais en sens inverse", ajoute-t-il reconnaissant avoir travaillé pour Villepin et Rondot à la fois.

15h00 :

, admet le général Rondot après avoir précisé : "Après ce que j'ai lu et vu, je ne sais plus quoi penser de cette affaire".

14h54 : "Je n'ai jamais pu penser que Dominique de Villepin y soit pour quelque chose dans la fabrication de ces listings" falsifiés de Clearstream, estime encore Jean-Louis Gergorin.

14h50 : "Je me souviens que Dominique de

de cette affaire", explique Jean-Louis Gergorin, également prévenu dans l'affaire. "Il avait également cette inquiétude que le juge fasse le lien entre lui et moi. Il ne voulait pas avoir de rôle dans la saisine de la justice dans cette affaire", ajoute-t-il

14h40 : "Madame la présidente, une précision... Je ne tutoie pas Jean-Louis Gergorin. Nous n'avons pas ce genre de familiarité", lâche le général Rondot, provoquant des sourires dans la salle.

14h30 :Le général Rondot évoque des instructions présidentielles dont se serait recommandé l'ancien ministre des Affaires étrangères pour demander à Jean-Louis Gergorin de saisir un juge de l'affaire Clearstream.

14h23 : Au 11 mai 2004, "je n'ai pas souvenir que la ministre de la Défense (Michèle Alliot-Marie) m'ait parlé de l'affaire. Peut-être. Mais je n'en ai pas souvenir", indique le général Rondot.

14h16 : Philippe Rondot le répète : Jean-Louis Gergorin lui a dit agir sur ordre de Dominique de Villepin. Mais interrogé sur ce point, le général Rondot s'embrouille, perd le fil. Une note laissée sur son agenda semble même le contredire.

La-parole-de-Rondot-contre-celle-de-Villepin

14h00 : Le général Rondot est questionné sur les fiches qu'il a rédigées sur cette affaire Clearstream : "Je n'ai subi aucune pression. J'ai agi en conscience", répond laconiquement le militaire.

13h35 : L'audience est ouverte. Le général Rondot est appelé à la barre. Il s'avance dans un costume kaki militaire, chemise bleue. Comme mercredi, son allure est raide.

12h17 : L’audience débutera à 13h30 par les questions du parquet au général Rondot. Mercredi, son témoignage est allé dans le sens de Dominique de Villepin. Les deux hommes s’accordent pour dire qu’il n’y a pas eu de complot, de "conspiration", dans cette affaire. Pourtant un gouffre les sépare encore : alors que Philippe Rondotaffirme que le ministre s'est recommandé d'une instruction du président Jacques Chirac, Dominique de Villepin dément avoir donné une instruction concernant le dossier Clearstream.

12h00 : Le général Philippe Rondot a commencé mercredi peu avant midi à témoigner devant la cour d'appel de Paris pour expliquer les relations qu'il entretenait avec les trois prévenus de l'affaire Clearstream, Dominique de Villepin, Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin. Le général a enquêté sur les listings Clearstream pour le compte du ministère de la Défense, mais aussi pour l'ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin. De nombreux passages de ses carnets et agendas discréditent la parole de Dominique de Villepin.