Clearstream : Lahoud, "une source pourrie"

© REUTERS
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
L'ANTISECHE - Villepin a égratigné, jeudi, le ministère de la Défense qui a cru à la piste Lahoud.

Troisième jour d'audience dans l'affaire Clearstream. Jeudi, devant la cour d'appel de Paris, Dominique de Villepin a maintenu ne pas être intervenu pour faire libérer Imad Lahoud, pire pour lui le faussaire présumé de l'affaire Clearstream était, dès le départ, "une source pourrie". L'ex- Premier ministre a également nié avoir cité le compte de Sarkozy dès le mois de janvier 2004.

Le compte Sarkozy évoqué - Dominique de Villepin s'est défendu avec pugnacité jeudi et a nié avoir évoqué les comptes de Nicolas Sarkozy, en janvier 2004. "Le compte couplé de Nagy Bocsa (les noms patronymiques de Nicolas Sarkozy) n'a pas été évoqué devant moi" lors de la réunion du 9 janvier 2004 au Quai d'Orsay avec Jean-Louis Gergorin et le général Philippe Rondot, "à aucun moment", a martelé l'ancien Premier ministre, contredisant ainsi les deux autres participants, Lahoud et Gergorin. Certes, a-t-il reconnu, le nom du ministre de l'Intérieur a été évoqué, mais seulement lorsque s'est posée la question "qui devait-on informer" de cette manipulation. Face à Jean-Louis Gergorin qui a maintenu ses déclarations, Dominique de Villepin a uniquement reconnu qu'il lui était "arrivé de s'absenter lors de cette réunion". "Je serais ravi de témoigner que ce nom ait alors été évoqué car ce serait clairement la preuve de l'instrumentalisation dont j'ai fait l'objet" de la part d'Imad Lahoud ou Jean-Louis Gergorin, a-t-il asséné.

L'obsession Ben Laden - Dominique de Villepin a soutenu, mercredi lors du troisième jour d'audience du procès, que les responsables du dossier Clearstream étaient d'abord ceux qui ont cru à cette piste Lahoud. Après sa garde à vue du 25 mars 2004, "tout aurait dû s'arrêter parce que la source était pourrie", a lancé Dominique de Villepin au sujet d'Imad Lahoud. "Cette source pourrie aurait due être écartée après le 25 mars. Mais, au contraire, elle a été réactivitée, accélérée". "En fait, le ministère de la Défense (et donc le général Rondot) avait un intérêt supérieur pour sauver lesoldat Lahoud" : ses liens supposés avec Ben Laden, a insisté Dominique de Villepin. Selon lui, Lahoud (qui assure avoir géré les comptes et rencontré trois fois le leader d'Al Qaïda), pouvait aider à remonter la piste Ben Laden.