Cinq ans ferme requis contre Kerviel

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avec AFP , modifié à
L’ex-trader de la Société Générale est jugé en appel pour la perte de 4,9 milliards en 2008.

Cinq ans de prison ferme. Voilà ce que l’avocat général a requis mercredi lors du procès en appel à Paris de l'ancien trader de la Société générale Jérôme Kerviel. Ce dernier est tenu pour responsable par la banque d'une perte historique de 4,9 milliards en 2008.

"Votre décision devra se montrer exemplaire et dissuasive, n'en déplaise à tous ceux qui voient en Jérôme Kerviel une victime de la finance", a argumenté l’avocat général lors de son réquisitoire. "Il n'est victime que de lui-même", a-t-il insisté, qualifiant Jérôme Kerviel de "pervers" et de "manipulateur". En première instance en 2010, Jérôme Kerviel, détenu durant 38 jours pendant l'enquête, avait été condamné à cinq ans de prison dont trois ferme.

Des théories "incohérentes"

Jérôme Kerviel "a apporté de nouvelles théories pour sa défense, mais qui, selon nous, ne tiennent absolument pas. D'ailleurs, les débats ont démontré qu'elles étaient parfaitement incohérentes", a expliqué à Europe 1 la porte-parole du parquet général, Solène Dubois. "Pour nous, la Société Générale a certes fait preuve de défaillance dans le contrôle de ses traders, mais a surtout été victime des agissements d'un homme", a-t-elle affirmé.

Une analyse du parquet général qui ne convainc pas Me David Koubbi, l'avocat de Jérôme Kerviel. "'Pervers, manipulateur', dans la bouche d'un avocat général sans expertise, relève plus de l'exercice de l'injure ou de l'insulte que d'une analyse fine", a-t-il lancé au micro d'Europe 1. "On essaie de disqualifier Jérôme Kerviel, qui a été condamné comme un lampiste et rien de plus". 

Réparations civiles

Le procès se terminera jeudi avec la plaidoirie de la défense. Me David Koubbi entend demander la relaxe au motif que la banque aurait connu les agissements de son employé et les aurait utilisés pour couvrir d'autres pertes.

La cour, qui mettra jeudi son arrêt en délibéré, devra aussi statuer sur les réparations civiles. En première instance, Jérôme Kerviel s'était vu imposer le remboursement des 4,9 milliards d'euros perdus par la Société Générale. Une somme impossible à rembourser, qui équivaut à pas moins de 390.000 ans de Smic.