Attention, pénurie de pédiatres

En France, il y a seulement un pédiatre pour 6.000 enfants.
En France, il y a seulement un pédiatre pour 6.000 enfants. © Reuters
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Des médecins vont déposer au ministère de la Santé une pétition de 135.000 signatures.

Plus d'enfants mais moins de pédiatres. Un paradoxe vivement dénoncé par l'Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), qui compte bien se faire entendre des pouvoirs publics. Une délégation remettra vendredi une pétition au ministère de la Santé, un nouveau cri d'alerte "pour sauver cette médecine spécialisée à laquelle tous les enfants ont droit", comme le proclame l'association.

Avec 2,01 enfants par femme, la France est le pays le plus fécond d'Europe, mais c'est aussi l'un des moins bien pourvus en pédiatres. "Il y a 2.500 pédiatres, donc un pour 6.000 enfants. C’est trois fois moins que la moyenne européenne", alerte le docteur Catherine Salinier, présidente de l'AFPA, au micro d’Europe 1.

"La moitié des pédiatres aura disparu en 2017"

Et dans les prochaines années, cette pénurie est partie pour s’aggraver, selon Catherine Salinier, puisque "la moitié (des pédiatres actuels, ndlr) aura disparu en 2017".

Pour la pédiatre, ce manque est dû au fait que "l’enfant est moins bien considéré que d’autres problèmes de santé, il va bien en théorie". Pourtant, "de nouvelles vulnérabilités émergent", notamment psychologiques, comme la dépression, l'hyperactivité, ou encore l'obésité.

Matthieu Chedid et Romane Bohringer montent au créneau

Une délégation de pédiatres, accompagnée d’un groupe d’enfants, doit se rendre au ministère de la Santé mercredi, pour déposer une pétition, signée par quelque 135.000 personnes. Entre autres signatures, Matthieu Chedid et Romane Bohringer.Les artistes, tous deux parents, ont souhaité donner plus de poids médiatique à la pétition.

Et surtout, ils sont convaincus que le rôle d'un pédiatre est indispensable. Dans une interview à Version femina, le chanteur M a souligné la nécessité pour des parents de "pouvoir partager nos doutes avec un spécialiste de l'enfance". Et d'embrayer sur sa propre expérience avec sa fille Billie, 8 ans : "C'est vrai que j'ai eu [le sentiment de ne pas être à la hauteur] mais que, peu à peu, je me suis libéré de ma culpabilité vis-à-vis de ma fille et de son éducation... Martine, la pédiatre de Billie, nous a aidés à poser les limites, à nous impliquer sans être envahissants."

La délégation qui se rendra au ministère demande "plus de pédiatres formés en France". Et surtout, insiste Catherine Salinier, "que le pédiatre reste le pilote de la santé de l’enfant".