Arbitrage Tapie : Richard et Rocchi mis en examen

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avec agences , modifié à
Le patron d'Orange et l'ex-président du CDR sont poursuivis pour "escroquerie en bande organisée".

L'info. Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a été mis en examen mercredi pour "escroquerie en bande organisée", a annoncé le parquet de Paris. Il est poursuivi dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage ayant mis fin au litige entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie en 2008. Il avait été hospitalisé mercredi à l'Hôtel-Dieu, à Paris, où il a été présenté à un juge d'instruction. Stéphane Richard a annoncé dans la soirée son intention de déposer un recours contre la décision des juges d'instruction, alors que l'ancien président du Consortium de réalisation (CDR), Jean-François Rocchi, a lui aussi été mis en examen mercredi soir.

"Confiant et combattif". "Stéphane Richard est mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Il est confiant et combatif. Il a d'ores et déjà quitté les lieux", a annoncé son porte-parole. Sa garde à vue avait été levée dans la matinée, avait-on appris plus tôt de source judiciaire. Me Jean-Etienne Giamarchi, son avocat, a précisé qu'il était à l'Hôtel-Dieu en raison de son état de fatigue après la première journée d'audition qui s'est terminée à 01 heure du matin.

Deux jours de garde à vue. Directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, Stéphane Richard s'est expliqué pendant deux jours, en garde à vue, sur la décision prise en 2007 de recourir à un arbitrage pour solder le litige, en particulier sur la chaîne de prise de décision ayant conduit au choix d'un tribunal privé et sur le rôle respectif du ministère de l'Economie et de l'Elysée.

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"C'est infamant et grotesque". "On a décidé de faire un recours pour l'annulation de la mise en examen", a annoncé Me Jean-Etienne Giamarchi jeudi soir. "C'est totalement infondé mais surtout, outre le fait que c'est infamant et grotesque, c'est une infraction qui n'existe pas", a-t-il ajouté. L'avocat a précisé qu'il disposait de plusieurs semaines pour déposer ce recours. Il va se battre sur le terrain judiciaire pour otenir l'annulation d'une décision qu'il conteste farouchement

Lagarde, témoin assisté. Avec la mise en examen de l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, les juges semblent estimer que Stéphane Richard a pris une part décisive dans le choix et l'élaboration de l'arbitrage rendu en faveur de Bernard Tapie. Entendue par d'autres juges, ceux de la Cour de justice de la République chargée d'enquêter sur le rôle de Christine Lagarde, l'ancienne ministre avait été placée sous le statut de témoin assistée, un statut intermédiaire entre celui de témoin et de mis en examen qui peut à tout moment évoluer. Ce statut semblait reconnaître à Christine Lagarde une moindre implication dans l'arbitrage.

Rocchi également mis en examen. Sur le choix de l'arbitrage, Stéphane Richard avait récemment affirmé qu'une "réunion de validation" avait eu lieu avec le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, à l'été 2007 en présence de Jean-François Rocchi, ex-président du Consortium de réalisation (CDR), chargé de solder le passif du Crédit Lyonnais. Il n'y a eu "ni ordre, ni instruction, ni pression particulière" de l'Elysée, avait-il cependant assuré. Jean-François Rocchi, a finalement été mis en examen mercredi soir pour "escroquerie en bande organisée" et "usage abusif de pouvoirs sociaux".

Estoup déjà mis en examen. L'enquête porte aussi sur le mode de désignation des arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité. Le 29 mai, l'un des trois juges du tribunal arbitral, Pierre Estoup, a été le premier mis en examen pour "escroquerie en bande organisée".