Allergies : il n'y a pas assez de spécialistes

Actuellement en France, il y a un spécialiste pour 30.000 habitants.
Actuellement en France, il y a un spécialiste pour 30.000 habitants. © MAXPPP
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- Plus de patients et moins de spécialistes : les allergologues s'inquiètent.

Face à l'explosion des allergies respiratoires, les allergologues tirent la sonnette d'alarme sur le manque de spécialistes en France. "On arrive difficilement à 2.000 personnes qui s'occupent des allergies", en comptant les allergologues et les pneumologues, s'est inquiété jeudi matin sur Europe 1, Pascal Demoly, pneumologue-allergologue au CHU de Montpellier et président de la Société française d'allergologie.

Un Français sur quatre

En France, plus du quart de la population est touché par des allergies, qui vont de la rhinite à l'asthme. Actuellement, il y a un allergologue pour 30.000 habitants, alors qu'en 2002, on en était à un spécialiste pour 25.000 habitants. Cela risque de s'empirer en 2020, "car la moyenne d'âge des allergologues dépasse les 55 ans", prévient Pascal Demoly.

Le nombre de spécialistes, déjà insuffisant, est d'autant moins susceptibles d'augmenter que la discipline n'est pas reconnue à l'université."C'est une spécialité pour le Conseil de l'Ordre des médecins mais pas une spécialité universitaire, il n'y a donc pas de circuit fléché qui puisse inciter les étudiants en médecine à prendre cette voie", déplore le président de la Société française d'allergologie.

Un secteur porteur

Cette absence de reconnaissance universitaire est regrettable car la discipline est un "secteur porteur". Le nombre de personnes touchées par des allergies double quasiment tous les 10 ans, selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé. Cette explosion est probablement due aux "changements environnementaux multiples qu'on vit depuis une génération et sont liés à l''air qu'on respire, tout ce qu'on mange tout ce qui vient en contact de notre peau", note le spécialiste.

La discipline manque donc cruellement de valorisation, que ce soit au niveau de la recherche ou de l'hôpital. "Pour devenir allergologue aujourd'hui, il faut vraiment le vouloir", regrette Pascal Demoly.