Afghanistan : "il faut les faire rentrer"

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et milie Nora , modifié à
 - Les familles des soldats encore mobilisés sont inquiètes.

"Qu'ils les laissent se démerder". La colère de Sophie est toujours vive. Depuis l'attaque qui a tué quatre soldats français, en Afghanistan, la semaine dernière, elle demande le rapatriement de son mari.

"On demande à ce qu'ils rentrent très vite", a-t-elle réagi mercredi, lors de l'hommage de Nicolas Sarkozy, à Varces, en Isère, aux soldats tués. Ces militaires appartenaient au 93e régiment d'artillerie de montagne de Varces et au 2e régiment de génie de Saint-Christol.

"On demande à ce qu'ils rentrent très vite" :

Durant son discours, le chef de l'État est revenu sur les circonstances de l'attaque. "Alors qu'ils se trouvaient désarmés, ils ont été abattus par un taliban vêtu de l'uniforme d'une armée amie qu'ils étaient venus former avec confiance et dévouement", a-t-il relaté.

Sophie, présente à la cérémonie d'hommage, a pu contacter son mari depuis l'attaque. Ce dernier lui a raconté la crainte qui règne auprès des troupes mobilisées en Afghanistan. "Depuis vendredi, depuis l'accident, à part rester confinés dans leurs chambres, ils dorment avec leurs armes tellement ils ont peur de se faire attaquer", confie-t-elle au micro d'Europe 1.

"Il est complètement en dépression"

Alors que Nicolas Sarkozy a réaffirmé mercredi l'engagement de la France dans la coalition en Afghanistan, Sophie, à l'instar de nombreuses autres familles, demande un rapatriement anticipé des troupes.

"Ils ont hâte de rentrer, de retrouver leur famille, leur fille, de partir. Si le moral n'est pas bon, autant qu'ils rentrent", estime-t-elle. Mais mardi, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé a été ferme : les troupes françaises resteront en Afghanistan.

Interrogée par Europe 1, Jacqueline se montre très inquiète pour le moral de son fils de 23 ans. "Mon fils, ça fait trois repas qu'il rate, il est complètement en dépression, ca ne va pas", confie-t-elle. La mère de famille déplore la dangerosité de la situation. "Du matin jusqu'au soir ça pète, il y a des roquettes qui sont lancées. Mon fils, n'est pas un combattant, il est mécanicien. Dès que ça explose, il se planque. Il faut les faire rentrer, ce n'est pas possible", en conclut-elle.