Affaire Tapie : Stéphane Richard visé

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le président de France Télécom et ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde va être convoqué.

L'INFO. Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy entre 2007 et 2009, est dans le viseur de la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF) dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Tapie, selon des informations du Monde.fr. L'actuel président de France Télécom sera bientôt convoqué par la juridiction financière dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage privé qui a soldé en 2008 le litige opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas.

Que lui reproche t-on ? Stéphane Richard avait donné son feu vert à la décision de recourir à un arbitrage dans le conflit qui opposait Bernard Tapie au Crédit Lyonnais. Pour rappel, le tribunal arbitral avait accordé 403 millions d'euros à l'homme d'affaires. Stéphane Richard avait ensuite refusé d'exercer un recours contre cette décision.

Qu'est que la CDBF ? La Cour de discipline budgétaire et financière, organe de poursuite de la Cour des Comptes, est compétente pour juger les fautes graves de gestion commis par des responsables publics. Elle peut prononcer des amendes.

Comment se défend Richard ? Interrogé par Le Monde, Stéphane Richard nie toute responsabilité politique dans cette décision. "Je n'ai rien à cacher dans cette affaire. Je n'étais pas détenteur du pouvoir politique. J'étais un rouage du système, et je n'ai pas pris un centime dans ce dossier qui ne me vaut que des ennuis", a confié le directeur de France Telecom. Par ailleurs, l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde n'aurait, à ce jour, reçu qu'une lettre accompagnée de deux réquisitoires définitifs de la CDBF qui ne le mettent pas directement en cause, selon son avocat.

Deux autres enquêtes en parallèle. Parallèlement à cette procédure, une enquête a été ouverte devant la Cour de Justice de la République (CJR) contre Christine Lagarde, qui était ministre de l'Economie au moment des faits. La patronne du FMI sera auditionnée le 23 mai dans cette affaire. Par ailleurs, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour usage abusif des pouvoirs sociaux, recel de ce délit, détournement de fonds publics et faux, dans le volet non-ministériel de cette affaire.