AZF : Total et son ex-PDG au rang des prévenus

La cour d'appel de Toulouse a décidé de placer au rang de prévenus Thierry Desmarest et la multinationale Total.
La cour d'appel de Toulouse a décidé de placer au rang de prévenus Thierry Desmarest et la multinationale Total. © Max PPP
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Tugdual de Dieuleveult avec AFP , modifié à
La multinationale et Thierry Desmarest ont été cités à comparaître dans le procès en appel.

Mercredi, lors de la tenue du procès en appel de la catastrophe de l’usine AZF, la cour a décidé de placer au rang de prévenus Thierry Desmarest et la multinationale Total à la suite d'une décision de procédure de la cour d'appel de Toulouse. En première instance, le groupe pétrolier et son ancien patron avaient comparu dans ce dossier au titre de "prévenus virtuels", selon les termes de Jean Veil, leur avocat, avant d'être mis officiellement hors de cause par le jugement.

Prévenus en attente de jugement

Dans la deuxième semaine du procès en appel de la catastrophe de l’usine AZF, la cour a décidé d’attendre la fin de celui-ci pour statuer sur la recevabilité de la demande des parties civiles de poursuivre Thierry Desmarest et Total. C’est donc en tant que prévenus que l’ex PDG de Total et la multinationale seront cités à comparaître avant de passer eux aussi en jugement.  

Le président de la cour a relevé mercredi l'absence de Me Veil et de Thierry Desmarest. Il a demandé à Me Malka de confirmer son mandat de représentation et lui a indiqué qu'il souhaitait la venue de Thierry Desmarest le 15 novembre et les 7 et 21 février.

L’ancien directeur et l’ex propriétaire ne sont plus seuls sur le banc

En première instance, le tribunal avait penché pour la thèse des experts judiciaires selon lesquels des négligences avaient permis un mélange malencontreux de produits et l'accident chimique. Mais il avait accordé le bénéfice du doute au directeur de l’ancienne usine, Serge Biechlin, et Grande Paroisse, filiale de Total, propriétaire de l'usine, en l'absence de preuve matérielle du mélange.  

S’ils avaient été relaxés lors du premier procès en 2009, en appel, ils ont été renvoyés devant le tribunal pour homicides involontaires. 

A nouveau poursuivis, en appel, Serge Biechlin et Grande Paroisse, ne sont donc plus seuls sur le banc des prévenus.

La justice ne peut se contenter de juger "des lampistes"

Les parties civiles, à l'origine de la demande de poursuites, estiment que la justice ne peut se contenter de juger des "lampistes" pour l'explosion. C’est la raison pour laquelle elles attendent une condamnation de ces deux nouveaux prévenus.

Le 21 septembre 2001, l’explosion de l’usine AZF à Toulouse provoquait la mort de 31 personnes et en blessait 2.500 autres.